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« L’Eurêka » est à quai au Bassin rond. Son capitaine, David Guermonprez, a déjà fait une croix sur 2020. PHOTO PIERRE ROUANET - VDNPQR

Valenciennois : autorisée sous conditions, la navigation de plaisance en eaux stagnantes

Bateau-promenade de 24 x 5 m, « L’Eurêka » n’a plus quitté son port d’attache du Bassin rond, que se partagent Bouchain, Estrun et Paillencourt, depuis des semaines. Le Covid-19 l’y a rivé ; même la reprise de la navigation, pourtant autorisée sous conditions depuis le 16 mai, n’y a rien changé.

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« J’ai vécu trois à quatre années terribles, je ne m’en suis sorti qu’en 2017. »

L’Eurêka devait accueillir le tournage de l’émission présentée par Kamini, sur France 3, « Les gens des Hauts », et un baptême le dimanche qui suivait quand le black-out est tombé. Pour le capitaine David Guermonprez, le début du confinement a mis fin à la saison touristique avant même qu’elle ait commencé.

Elle s’annonçait pourtant riche de promesses, dans la lignée d’un cru 2019 qui s’était étiré des vacances d’avril à... décembre. Douaisis Agglo est devenue en 2018 (d’assez loin) son plus gros client. Aux croisières de Noël inaugurées l’année dernière devaient s’ajouter au catalogue des balades détox et relaxation d’une heure et demie.

La crise sanitaire a fait que tout a été reporté sine die. Décalé dans un premier temps à début juin, le coup d’envoi de la saison a fini par être repoussé... à la rentrée par l’intercommunalité. « Mais qu’est-ce que tu vas avoir comme touristes en septembre, dans le secteur ? », demande David Guermonprez. La réponse est dans la question.

Le paradoxe, c’est que le préfet du Nord a donné son feu vert le 15 mai, en signant un arrêté autorisant la reprise de la navigation de plaisance sur le réseau des voies intérieures du département. Mais ce déconfinement est assorti de tellement de conditions (1) qu’il maintient les professionnels à quai.

David Guermonprez a déjà fait une croix sur 2020. Comment envisager la suite, dans ces conditions ? « Je ne sais pas », lâche le capitaine, qui a fait de la navigation touristique son activité principale. « Je vais sûrement devoir m’inscrire dans des boîtes d’intérim. » La précédente crise, celle de 2008, dont les premiers effets s’étaient fait sentir fin 2011, lui laisse un souvenir amer. « J’ai vécu trois à quatre années terribles, je ne m’en suis sorti qu’en 2017. »

Il venait de se lancer dans de gros travaux de rafraîchissement de L’Eurêka, dont il envisageait de convertir les moteurs du thermique à l’hybride. Sale année. Dehors, le soleil brille mais l’horizon de David Guermonprez s’est voilé : « L’hiver, pour moi, continue ».

1. Pas de restauration ni de couchage sur les bateaux touristiques, libres de naviguer « sur l’ensemble du réseau à grand gabarit, le canal du Nord, le canal de Saint-Quentin et l’Escaut à petit gabarit », précise un avis à la batellerie du 15 mai. « Sur les autres voies, les activités de nautisme et de plaisance sont autorisées sur les biefs entre écluses fermées. »

RAS au port de Valenciennes
En fin de semaine dernière, c’était encore le calme plat à Valescaut, le port de plaisance de Valenciennes, où mouillent pas mal de bateaux étrangers. Un seul navire était attendu le vendredi 22, en provenance d’Antoing, mais uniquement parce qu’il avait obtenu une autorisation spéciale. Le reste de la flotte est à l’arrêt et le restera vraisemblablement aussi longtemps que les frontières, avec la Belgique notamment, n’auront pas rouvert.