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Le président américain Donald Trump.
© Evan Vucci/AP/SIPA

Donald Trump part en croisade contre les réseaux sociaux

Le président a signé un décret signifiant que les entreprises gérant les réseaux sociaux pourraient ne plus bénéficier de protection contre leur responsabilité sur des contenus écrits par des internautes. Le président entend aussi faire adopter une loi

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C’est une croisade qui fait aussi office de tentative de diversion. Donald Trump, qui se dit victime de censure de Twitter depuis deux jours, a signé jeudi 28 mai un décret présidentiel visant les opérateurs de réseaux sociaux et a annoncé qu’il s’efforcerait de faire adopter une loi pour le compléter.

Le président américain a déclaré devant la presse que lorsque Twitter décide de réviser un tweet ou de bloquer un utilisateur, il prend une position éditoriale. De même, a-t-il ajouté, quand Twitter décide de vérifier un tweet ou au contraire de l’ignorer, il se livre à une forme d’activisme politique qui est, a-t-il poursuivi, inappropriée.

Le décret, dont la Maison Blanche a annoncé qu’il était signé, signifie que les entreprises gérant les réseaux sociaux pourraient ne plus bénéficier de protection contre leur responsabilité sur des contenus écrits par des internautes, a indiqué Donald Trump. Le chef de l’Etat a déclaré qu’il s’attendait à des recours en justice, mais a indiqué que son administration y est prête.

« Diversion ». Le président américain a ajouté qu’il avait donné instruction à son ministre de la Justice, William Barr, de coopérer avec les Etats du pays pour faire appliquer leurs propres lois contre ce qu’il a qualifié de « pratiques professionnelles déloyales » et de préparer une proposition de loi sur les entrepreneurs des réseaux sociaux.

L’objectif, a dit Trump, pourrait être de « supprimer ou de modifier » la section 230 d’une loi de 1996, la Communications Decency Act. Celle-ci a été conçue à l’origine pour lutter contre la pornographie en ligne. Pour l’essentiel, cette loi a été invalidée par les tribunaux comme entrave à la liberté d’expression, mais cette Section 230 est restée en vigueur. En pratique, elle protège les sites web ou autres services diffusant des contenus de poursuites judiciaires liées à des contenus écrits par des internautes. Seul le Congrès peut la défaire.

Le différend a éclaté mardi, quand Twitter a ajouté sous un double message de Donald Trump un avertissement incitant les utilisateurs du réseau social à vérifier la véracité des affirmations du président américain à propos du vote par correspondance. Cela a provoqué la colère du chef de la Maison Blanche. Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants, a estimé jeudi qu’en se déchaînant contre les réseaux sociaux, Donald Trump se livrait à une tentative « de diversion désespérée » visant à faire oublier le contexte de la pandémie de coronavirus, qui a fait plus de 100 000 morts.

(Avec Reuters)