Est-il temps de miser sur le bitcoin?
by Chris Thomas, SwissquoteChronique blockchain. Au cours des dernières semaines, les crypto-monnaies ont franchi une étape vers une reconnaissance peut-être légitime.
Quand une personnalité telle que le légendaire trader et gestionnaire de hedge funds américain Paul Tudor Jones investit, cela éveille l’intérêt1. Quand un important fonds de crypto-monnaies enregistre une collecte de 550 millions de dollars au premier trimestre 2020, cela devrait l’éveiller d’autant plus2. Et quand une banque d’investissement au demeurant contre les crypto-monnaies accueille parmi ses clients deux poids lourds de l’industrie des monnaies virtuelles, ce serait faire preuve de négligence que de l’ignorer3.
Au cours des dernières semaines, les crypto-monnaies ont franchi une nouvelle étape vers une reconnaissance peut-être légitime alors qu’elles se hissent progressivement au rang de classe d’actifs. Toutefois, il s’agit encore d’un marché de petite taille: en comparaison, le marché boursier suisse est dix fois plus important, tandis que le marché de l’or pèse cinquante fois plus lourd. Ce paramètre n’est pas sans décourager les investisseurs, à l’exception des plus audacieux.
Les marchés non réglementés, une source de défis
Auparavant, les investisseurs évitaient de s’aventurer sur le marché des crypto-monnaies par manque de connaissances. Ils sont désormais nombreux à en connaître les ficelles, mais l’absence d’infrastructure de qualité demeure de toute évidence un obstacle. Le fonctionnement de bon nombre des principales plateformes d’échange ne répond pas aux exigences de conformité européennes. La plupart de ces plateformes n’appliquent aucune procédure rigoureuse de lutte contre le blanchiment d’argent et ne procèdent à aucune vérification KYC (Know Your Client) approfondie, laissant ainsi la porte ouverte à d’éventuels abus. La faiblesse des frais de transaction prélevés par ces plateformes peut les rendre attrayantes, mais le risque de recevoir des bitcoins «corrompus» («tainted», c’est-à-dire ayant été utilisés dans des transactions liées à des activités illégales) ne peut être exclu. Dès lors, il convient de se poser la question suivante: faut-il se fier à la sécurité des plateformes ou stocker les crypto-actifs dans un portefeuille hors ligne (stockage à froid)?
Une solution alternative pour accéder à l’univers crypto
Cet écosystème peut se révéler trop stressant pour la plupart des investisseurs. Or il est également possible d’investir dans la classe d’actifs des crypto-monnaies via des certificats sur indice boursier (Exchange Traded (Equity) Certificates – ETC).
En Suisse, plusieurs fournisseurs d’ETC, dont la plateforme Swissquote, facilitent sensiblement l’accès au marché des crypto-monnaies par le biais de ces instruments réglementés. Les certificats portant sur des crypto-actifs consistent essentiellement en un produit actions dont les composants sont en fait des crypto-actifs. Cette structure leur permet d’être négociables en Bourse et de répliquer le ou les actifs sous-jacents, éliminant ainsi les difficultés propres à la gestion d’un portefeuille de crypto-actifs physiques. Généralement assorti d’une commission de gestion (d’env. 1,5%), les certificats s’adressent plutôt aux investisseurs disposant d’un horizon de moyen à long terme qui souhaitent s’affranchir des défis liés à l’infrastructure du marché des crypto-monnaies tout en profitant du potentiel de hausse.
L’évolution du marché crypto au cours des prochaines années entraînera l’émergence de nouvelles opportunités de trading et d’investissement. En parallèle, le marché des valeurs mobilières tokénisées («tokenised securities») devrait également se développer et diversifier les possibilités d’exposition à de nouveaux actifs intéressants, dont bon nombre étaient jusqu’à présent l’apanage des investisseurs très fortunés.