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Bientôt le retour des touristes?
© Sipa Press

La réouverture des frontières en Europe, prochain gros chantier du déconfinement

Edouard Philippe s’est dit « favorable » à une réouverture des frontières intérieures de l’UE au 15 juin. Mais tout reste suspendu à des accords bilatéraux alors que chaque pays fixe sa propre date

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Les restrictions aux frontières seront maintenues jusqu’au 15 juin, a annoncé jeudi le Premier ministre Edouard Philippe, mais la France sera favorable à leur réouverture à cette date « si la situation sanitaire le permet, sans quatorzaine pour les voyageurs en provenance de pays européens ».

C’est un fait déjà acquis : les Français pourront partir en vacances en France en juillet et en août. Mais le pourront-ils en Europe ? Alors que les restrictions pour les déplacements à l’intérieur du territoire vont être levées à partir de la semaine prochaine, le flou règne encore sur la réouverture progressive des frontières entre pays européens. Malgré l’annonce de la reprise prochaine du tourisme en Espagne comme en Italie, et malgré le cadre fixé par la Commission européenne.

Outre les dates du 2 et du 22 juin, qui correspondent aux phases deux et trois du déconfinement, Edouard Philippe a ajouté jeudi celle du 15 juin. A compter de cette date, « la France sera favorable à une réouverture des frontières intérieures de l’Europe [...] si la situation sanitaire le permet, bien entendu sans quatorzaine pour les voyageurs en provenance de pays européens », a indiqué le Premier ministre lors de la présentation de la phase deux du plan de déconfinement. Mais cette réouverture est renvoyée à une « coordination » entre Etats membres. Autrement dit à un accord pays par pays, là où la réouverture des frontières extérieures « sera prise collectivement » à partir du 15 juin, a précisé Edouard Philippe.

Les départs en vacances, comme le reste des déplacements qui ne faisaient jusqu’ici pas l’objet de dérogations, restent donc suspendus aux discussions qui devraient aboutir dans les prochains jours. Un dialogue que les annonces dispersées n’ont pas facilité. Si la France a choisi le 15 juin, l’Italie a décidé de rouvrir sa frontière avec les pays de l’espace Schengen dès le 3 juin. L’Espagne, deuxième destination touristique mondiale, a promis que le pays pourrait accueillir de nouveau les touristes « au mois de juillet », sans plus de précisions.

Accords bilatéraux. Faute de réouverture concertée, la reprise des déplacements est donc toujours soumise aux risques de décisions unilatérales. « Nous appliquerons des mesures de réciprocité vis-à-vis des Etats européens qui décideraient de fermer leurs frontières ou d’imposer des quatorzaine aux Français », a ainsi souligné Edouard Philippe. La situation s’est d’ailleurs déjà produite récemment avec l’Espagne, où plusieurs Français se sont vus refuser l’accès au pays ces derniers jours.

La Commission européenne a pourtant proposé il y a deux semaines des orientations pour un rétablissement « progressif et coordonné » de la liberté de circuler, « débutant par la levée des contrôles entre les régions ou les Etats membres qui présentent une situation épidémiologique suffisamment similaire ». Bruxelles a aussi rappelé que la réouverture d’une frontière commune avec un voisin valait pour tous les Etats membres aux indicateurs sanitaires comparables.

Au vu des dernières annonces sur le déconfinement dans plusieurs pays, il semble toutefois que la plupart des Etats envisagent plutôt de conclure des accords bilatéraux pour fixer les modalités des voyages de cet été. Et tant pis pour ceux qui auraient acheté leurs billets trop vite.