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Le Premier ministre Edouard Philippe, hier, en pleine présentation de la phase 2 du plan de déconfinement.MAXPPP - Thomas Padilla

Déconfinement : une liberté retrouvée

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Le Premier ministre Edouard Philippe a présenté hier après-midi la phase 2 du plan de déconfinement. L’occasion pour lui d’annoncer de bonnes nouvelles dans la lutte contre l’épidémie.

"Bonjour"… Édouard Philippe vient d’arriver derrière le pupitre de plexiglass depuis lequel il s’apprête à présenter la phase 2 du plan de déconfinement. Son regard balaie la salle lentement. "Bonjour"… puis le silence s’installe. Un sourire se dessine, timide, sur le visage du Premier ministre qui tarde à se lancer. Il semble vouloir ralentir le temps, savourer l’instant.

Il ménage son effet : "Le 7 mai dernier, je vous ai présenté le plan que nous avions préparé pour le déconfinement. Un plan qui suivait une ligne de crête pour ne pas risquer une seconde vague épidémique. Le 7 mai dernier, je vous avais donné rendez-vous et bien nous y sommes. Et si je devais résumer les données qui vont vous être présentées, je dirais que les résultats sont bons sur le plan sanitaire. Les nouvelles sont bonnes".

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"L’urgence économique et sociale"

Depuis des semaines, Édouard Philippe espérait sans doute prononcer ces mots, être enfin le porteur de bonnes nouvelles. Après le Monsieur confinement, revêtir le costume de Monsieur déconfinement. Il ne cache pas son plaisir et se félicite à nouveau, à l’exception du Val d’Oise et de Mayotte, "nous en sommes là où nous espérions nous trouver fin mai, c’est même un peu mieux. C’est donc une très bonne nouvelle et cette bonne nouvelle c’est le fuit du travail de tous ceux qui se sont mobilisés". Il salue aussi "les élus locaux" et ajoute : "c’est surtout le fruit de votre civisme et de la rigueur tranquille avec laquelle nous mettons en place les mesures de déconfinement".

Peu à peu, la politique semble donc reprendre ses droits. Avec cette phase 2, c’est une nouvelle séquence politique qui s’ouvre pour le gouvernement, celle du bilan. Un premier bilan prudent, mais dont les lignes ont commencé a être dessinées hier soir : si la France s’en sort bien, si les chiffres sont bons, c’est que le gouvernement a été à la hauteur, entend-on entre les mots du locataire de Matignon, qui devance ainsi les critiques qui n’ont pas cessé de se faire entendre depuis deux mois notamment sur la pénurie de masques et de tests.

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Mais cet optimisme affiché a un autre but, permettre de relancer la machine économique afin qu’à la crise sanitaire ne s’ajoute pas un drame économique. "Je veux insister sur l’urgence économique et sociale qui vient, en réalité qui est déjà là", assure Édouard Philippe. En effet, deux mois sans activité ont fragilisé toutes les entreprises mais aujourd’hui les Français, encore méfiants, hésitent à retourner dans les magasins. Ils ont aussi pris de nouvelles habitudes de consommation, voire même d’une certaine frugalité, durant le confinement. Il s’agit donc de les rassurer sur la situation sanitaire. D’où, peut-être, l’invention des "zones oranges" pour désigner les endroits où le virus circule encore, terme moins stigmatisant que les "zones rouges".

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Afin de relancer l’économie, Édouard Philippe a aussi rappelé que les Français allaient devoir faire des efforts. "Nous avons su prendre les mesures de chômage partiel, nous avons mis en place des dispositifs de solidarité mais gardons en tête que s’ouvre aujourd’hui un nouveau front et que le pays va devoir se battre contre l’impact d’une récession historique. Le déconfinement va donc nous permettre de rependre une vie presque normale mais il doit aussi sonner la mobilisation de tous, nous aurons l’occasion d’y revenir".

Avis à la population, qui va peut-être devoir se préparer à travailler plus. A l’heure de la décrue de l’épidémie, la politique est donc bel et bien de retour.

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