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Agnès Buzyn, candidate LREM à Paris.Photo AFP

Le mea culpa d’Agnès Buzyn

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(Re)lancée dans la campagne des municipales à Paris, l’ancienne ministre de la Santé est revenue sur les propos polémiques qu’elle avait tenus après avoir quitté le gouvernement.

Sa campagne se profile comme un long chemin pavé d’excuses. Chemin qui a commencé mercredi soir dans Le Figaro. "Le mot mascarade était certainement trop fort. Je m’excuse d’avoir utilisé ce mot."

Un mea culpa en bonne et due forme qui renvoie à une interview accordée au Monde le 17 mars dernier, au lendemain du premier tour de l’élection. "Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu", "on aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade", avait déclaré l’ancienne ministre de la Santé.

Impatiente de s’expliquer

"Je regrette d’avoir décroché mon téléphone au lendemain du premier tour. Si c’était à refaire, je ne le referais pas, certifie-t-elle aujourd’hui. J’avais été trois ans ministre, j’avais mené une campagne tambour battant, j’étais sonnée comme tous les Français par l’annonce attendue d’un confinement".

Mais, au-delà, Agnès Buzyn va surtout devoir s’expliquer sur une autre déclaration faite durant la même interview, selon laquelle elle assure avoir informé le chef de l’Etat et le Premier ministre de la gravité de la crise à venir. Or ceux-ci, début mars, ont semblé avoir été pris au dépourvu, laissant les hôpitaux avec des stocks de masques et de tests en piteux état.

Au Figaro, l’ancienne ministre assure pourtant aujourd’hui : "Toutes les mesures ont été prises par le gouvernement, nous n’avons pas cessé d’agir. Nous avons mobilisé les instances internationales, mis en place une cellule de crise au ministère dès le mois de janvier. Je tenais une conférence de presse tous les jours depuis le 21 janvier, à un moment où il y avait moins de 300 cas en Chine, 6 décès, et seulement quelques cas hors de Chine. Le ministère de la santé était donc déjà en alerte".

Reste que la candidate à la mairie de Paris devra, très bientôt, répondre de toutes ces déclarations devant une commission d’enquête parlementaire qui va venir parasiter sa campagne. Agnès Buzyn dit être impatiente de s’expliquer. "C’est très important pour moi d’avoir la capacité de dire ce que j’ai fait. J’attends cette prise de parole", assure-t-elle. Pas sûr que ses colistiers partagent cet enthousiasme.

"Cela ne va pas être une campagne facile"

En effet, au lieu de parler de leurs projets pour Paris, les candidats LREM risquent d’être prisonniers des polémiques autour de la gestion de crise. D’où les critiques émises par certains candidats qui auraient préféré changer de leader.

Selon eux, l’impopularité d’Agnès Buzyn (qui est devenue, d’après les sondages, l’une des personnalités politiques les plus rejetées par les Français) et ses hésitations de dernière minute présagent d’une catastrophe électorale. "Cela ne va pas être une campagne facile", confirme dans un doux euphémisme Gaspard Gantzer, tête de liste dans le VIe.

Au moins Emmanuel Macron pourra-t-il dire que la défaite à Paris est celle d’une femme, qui s’est isolée par ses déclarations hâtives, et non celle de la République En Marche et du chef de l’Etat.

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