Le gros rush des camping-cars sur les zones vertes du Tarn

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Près de 70 camping-cars se sont installés sur le site de Rieumontagné le week-end dernier.photo F. d.M.
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Sur l’aire de Lisle-sur-Tarn, Chantal et Jean Francois de Castres et Arnaud de Gaillac profitent de leur camping-car.Photo DDM Emilie Cayre.

Le premier week-end post "déconfinement" a vu affluer de nombreux camping-caristes dans le Tarn. Dans les monts de Lacaune, et aux abords du Laouzas, en particulier.

À l’occasion du premier week-end rallongé du printemps, les monts de Lacaune par exemple, ont vu affluer un nombre impressionnant de camping-caristes. Au bord du lac du Laouzas, on en dénombrait facilement une soixantaine installée sur les parkings des abords de Rieumontagné puisque l’aire officielle au-dessus de la plage (limitée à quinze places) a été vite pleine dès mercredi soir. "Les gens se sont bien comportés et sont venus prendre le bon air de notre montagne" constate le maire de Nages Alain Cabrol.

Vu l’affluence inattendue, les gendarmes se sont même rendus sur place pour contrôler que tout ce petit monde ne provenait pas de villes éloignées de plus de 100 km. Aucun contrevenant n’a été découvert. "Les camping-cars venaient de la région de Montpellier, Beziers, Toulouse, Castres, Albi… etc." constate le maire.

Le parking mis à disposition au centre de Nages, près de la salle des fêtes, était lui aussi bien plein. Tout autour du lac du Laouzas, fourgons aménagés et camping-cars se comptaient par dizaines.

A l’Aquaval de Lautrec

Le succès a été un peu plus mitigé dans le Lautrécois. La fameuse aire de stationnement qui se trouve au pied de la piscine Aquaval, toujours fermée, a vu une affluence "normale" pour un week-end de printemps : "Une douzaine de camping-cars à chaque journée" raconte Serge Faguet, maire de Saint-Julien du Puy et chargé du suivi de ce site auprès de la communauté de communes Lautrécois Pays d’Agout. Et il poursuit : "Nous avions même observé quatre camping-cars sur l’aire pendant le confinement qui se sont retrouvés bloqués et n’ont pas pu reprendre leur route mi-mars" poursuit l’élu.

Au bord du lac des Montagnès et à la Raviège

A quelques encablures de Mazamet au cœur de la montagne Noire, le lac des Montagnès a lui aussi vu débarquer de nombreux promeneurs venus de la région avec leur camping-car. Le Lac’Cro Parc (accrobranche) autorisé à ouvrir depuis jeudi a plutôt bien travaillé : "On a vu des clients nouveaux venus de Toulouse, Narbonne et du Tarn en général. C’est encourageant même si on n’a pas retrouvé le même rythme que d’habitude. C’est un bon début". Dans ce long week-end de l’Ascension, seule la journée de samedi a été maussade et les campers s’y sont fait plus rares.

À l’image d’ailleurs de la plage de la Raviège (Anglès) où l’on comptait jeudi près de 150 promeneurs et beaucoup de camping-cars là aussi, ainsi que quelques baigneurs et les premières barques de pêcheurs. Mais là aussi la météo de samedi avait un peu refroidi ces premiers "vacanciers".

Tous ces sites espèrent que le week-end prochain sera de la même veine.

"Le camping-car est devenu le véhicule de loisirs par excellence"

Le camping-car serait-il devenu le véhicule "à la mode" ? Pour ces professionnels du Tarn, la réponse ne fait aucun doute. "Ça fait 31 ans que je fais ça, et je vois bien une évolution", raconte Jean-Benoît Aussenac, patron de Camping-car 81 à Castres. D’abord dans la location, puis dans la vente, et à présent dans la réparation de camping-car, le Castrais connaît le sujet sur le bout des doigts. "On observe notamment un rajeunissement de la population de camping-caristes. Ce qui était à une époque privilégiée par les retraités ne l’est plus forcément aujourd’hui, analyse-t-il. On a beaucoup de quadras qui s’y mettent". Et de poursuivre. "Le camping-car est devenu le véhicule de loisirs par excellence. On peut se rendre aux compétitions sportives des enfants le week-end, aux mariages, aux fêtes de famille etc, tout en restant autonome". Même son de cloche chez Christophe Barreau, qui dirige la concession Loisireo Albi, à Puygouzon. Installé depuis seulement 4 ans, lui aussi remarque cet engouement. "On observe un changement de clientèle. On a beaucoup de coups de fil pour demander des renseignements, on a des personnes qui viennent sur le parc plus fréquemment pour regarder les véhicules. Les clients sont plus jeunes, et on observe une tendance à la hausse sur les fourgons aménagés également", confie le concessionnaire.

Des prix qui évoluent

Pour Jean-Benoït Aussenac, pas de doute, cette évolution s’explique par des prix devenus plus abordables. "Le parc vieillit mais ce sont des véhicules bien entretenus, qui ont parfois 20 voire 30 ans, et sont en parfait état de marche. Cela permet aujourd’hui d’acquérir un camping-car dès 15 000 €. Et l’entretien reste bon marché", soutient ce professionnel de la réparation. Une analyse quelque peu nuancée par Christophe Barreau. Chez lui, on trouve des véhicules allant de 20 à 60 000 €. "Les prix restent relativement les mêmes d’année en année. Mais les gens ont envie d’autre chose, de partir l’esprit tranquille, et c’est plus simple de cette façon. Le camping-car, c’est du loisir, et tout le monde en a besoin". Preuve s’il en fallait les parcs et lacs très fréquentés ce week-end de l’Ascension (lire ci-dessus).

Le garage de Jean-Benoît Aussenac ne désemplit pas depuis des mois. À l’approche des grandes vacances, son établissement tourne à plein régime. "Nous sommes restés ouverts pendant tout le confinement, car nous avions de nombreux véhicules à réparer. Et nous n’avons toujours pas fini. On touche une clientèle très large, étant les seuls spécialistes dans le département. Nous avons des Tarnais, mais aussi beaucoup de personnes d’autres régions, de passage, voire des étrangers".

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