La question de la santé continue d’Inquiéter

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La Ligue nationale de hockey (LNH) devra s’assurer d’avoir un bon protocole au point de vue sanitaire si elle veut achever de convaincre les joueurs de s’embarquer dans une reprise des activités à compter de juillet prochain, en pleine pandémie mondiale de COVID-19.

C’est entre autres ce qui ressort d’une entrevue de l’agent de joueurs Allain Roy à Dave Morissette en direct, jeudi soir.

Selon le Néo-Brunswickois, qui représente notamment Nico Hischier, des Devils, du New Jersey et Charles Hudon, du Canadien de Montréal, il y a présentement un mélange d’emballement et d’angoisse au sujet de la reprise, alors que les 24 équipes sélectionnées pour participer aux séries pourraient amorcer leurs camps le 10 juillet et les éliminatoires, le 1er août.

«Il y a beaucoup de questions, a-t-il admis. On n'a pas encore toutes les réponses, mais je pense que ça s'en va dans la bonne direction.»

«Du côté des joueurs, il y a beaucoup d'excitation, surtout ceux au sein d'équipes qui ont de bonnes chances de gagner la Coupe Stanley, a-t-il également mentionné. Mais il y a aussi un peu d'inquiétude. Au point de vue santé et la possibilité d'une quarantaine d'un ou deux mois sans leur famille, ça cause de l'inquiétude.»

Selon l’agent, il n’y a pas une réelle unanimité chez les joueurs au sujet du retour au jeu et les prochains votes pourraient être plus serrés qu’on le pense.

«Je pense que ça va être plus proche de 50-50 que ce à quoi on s'attend, a-t-il avancé. J'entends beaucoup de vétérans qui sont un peu plus inquiets au niveau de leur santé et tout ça (...) si la Ligue et ses médecins peuvent vraiment vendre le message qu'il n'y a pas beaucoup de risque, je pense que ça va être un gros "oui", mais s'il reste des questions de ce côté-là, ça pourrait être un problème.»

Des salaires affectés

Les revenus de la LNH sont, il va sans dire, une autre source d’inquiétude. Une baisse marquée de ceux-ci, qui est évidemment très envisageable, aura inévitablement un impact sur les salaires des joueurs.

«On s'attend à ce que la masse salariale soit affectée négativement dans les deux prochaines saisons, a indiqué Allain Roy. C'est vraiment une situation intéressante: dans le passé, quand il y avait des problèmes entre les joueurs et les propriétaires au sujet de la convention collective, c'était la guerre, mais maintenant, on est tous dans le même bateau et il faut trouver des solutions ensemble.»

«Il faut avoir de nouvelles idées, de nouveaux projets pour trouver des revenus en dehors des manières traditionnelles, a-t-il poursuivi. Je pense que c'est là que l'équipe de Gary Bettman et l'Association des joueurs devront trouver une façon de bâtir un pont entre maintenant et 2022-2023.»

Selon l’agent, ce ne sont pas les grandes vedettes qui encaisseront les plus grosses pertes.

«Je pense que les "superstars" vont se faire payer presque de la même façon, les jeunes joueurs vont avoir plus d'opportunités parce que les équipes auront besoin de joueurs qui font un million $ ou moins, a-t-il observé. Les joueurs qui sont entre les deux, je pense que c'est eux qui vont ressentir la grosse pince. Les joueurs qui font entre 2,5 et 4,5 millions, ils vont avoir des gros problèmes.»

Les choix qu’auront à faire les joueurs

Depuis quelques jours, plusieurs rumeurs ont emané quant à un possible retour au jeu de la Ligue nationale de hockey au mois d’août. Toutefois, bien des détails restent à régler avant que la rondelle ne soit mise en jeu.

Toutes les précautions sanitaires devront en effet être prises pour qu’un retour soit effectué. Et tous les joueurs devront être mis au courant.

«Ce que je recommande, ce serait d’identifier les risques et de s’assurer que toutes les mesures sanitaires soient mises en place, a souligné Élodie Brunet, avocate spécialisée en droit du travail lors de l’émission Dave Morissette en direct sur les ondes de TVA Sports, jeudi. De s’assurer que les travailleurs, ici les joueurs, soient informés des risques et qu’ils les acceptent en toute connaissance de cause.»

L’avocate québécoise pousse sa réflexion un peu plus loin à savoir si un joueur pourrait refuser de revenir au jeu.

«Je ne pense pas qu’il devrait y avoir des gens qui devraient être forcés de retourner au travail, a-t-elle confié. Mais à partir d’un certain moment, les gens auront un choix à faire s’ils veulent avoir un revenu et tous les bénéfices qui vont avec le fait de retourner au travail. À ce moment, les joueurs auront un choix à faire.

«Si jamais, ils acceptent les risques de retourner au travail, mais qu’ils ont des craintes de transmettre ça à leur famille, ils vont peut-être choisir de s’isoler volontairement comme certains travailleurs de la santé font en ce moment. Ce serait donc de négocier un retour au travail qui convient à tous avec lesquels les deux parties vont être à l’aise.»

Selon les dernières rumeurs, la LNH n’ouvrira pas les camps d’entraînements avant le 10 juillet prochain alors que les séries éliminatoires, dans leur nouveau format à 24 équipes, pourraient s’amorcer le 1er août.