La cure d’austérité chez Renault n’épargne pas le Maroc

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Des ouvriers de l’usine Renault de Tanger. FADEL SENNA / AFP

Le sévère plan d’économies du groupe Renault annoncé en France devrait impacter les productions marocaines. En plus d’envisager la suppression d’emplois dans le monde entier, Renault compte aussi abandonner son projet d’extension de ses usines au Maroc. Celles-ci devront donc réviser à la baisse l’objectif des 500 000 véhicules produits en 2022, comme promis en 2018

C’est une véritable « cure d’austérité » qui s’annonce chez le groupe français Renault. Selon une dépêche de l’AFP, le constructeur automobile envisage la suppression d’environ 15 000 emplois dans le monde. 4 600 se situent en France. Quant à son partenaire japonais Nissan, la fermeture de son usine espagnole est prévue.

Par ce sévère plan d’économie estimé à 2 milliards d’euros qui toucherait quatre sites en France, le Maroc est également concerné, comme d’autres pays comme la Roumanie. Parmi les annonces qui devront être faites ce 29 mai, « l’abandon du projet d’extension au Maroc », énonce l’AFP citant des sources syndicales. Il s’agit vraisemblablement du projet d’extension présenté à Mohammed VI par Carlos Ghosn en 2018, en présence de Moulay Hafid Elalamy et qui devait concerner l’usine de la Somaca à Casablanca et celle de Tanger.

Ce projet, annoncé en octobre 2018, devait viser à doubler la production à Casablanca pour atteindre les 160 000 véhicules par an à l’horizon 2022. Pour Tanger, il devait être question de 340 000 produits par an, pour un total, pour les deux sites, de plus de 500 000 véhicules produits au Maroc annuellement.

Pour rappel, pour 2019, la production pour les deux usines est fixée à 394 902 véhicules, dont 303 558 à Tanger et 91 344 à l’usine casablancaise de Somaca.

Avec la décision d’abandonner le projet d’extension, information pas encore communiquée du côté marocain, ce sont plus de 100 000 véhicules promis que le Maroc ne pourra pas fournir.

Pourtant, avec le groupe français, le Maroc demeure aux petits soins : on en veut pour preuves les dernières autorisations accordées à des vols spéciaux visant à faire rentrer au Maroc une centaine d’ingénieurs et de techniciens Renault afin de contribuer à la production de la nouvelle Kangoo Express.

Des sources gouvernementales avaient justifié la décision par la nécessité de ne pas perdre l’opportunité de réactiver ses usines à l’arrêt depuis le début de la crise due à la pandémie du Covid-19. Un refus du Maroc aurait profité à la Roumanie.