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La pandémie a affecté la performance financière de BRP, qui a affiché une perte nette de 226,1 millions $ au premier trimestre.

Malgré ses résultats dans le rouge, BRP constate un intérêt croissant des consommateurs

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MONTRÉAL — En optant pour des vacances à la maison en raison de la pandémie de COVID-19, un nombre grandissant de consommateurs semblent s’intéresser aux véhicules récréatifs, estime BRP, qui se demande combien de temps cette tendance durera dans le contexte économique actuel.

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Pour le président et chef de la direction de l’entreprise établie à Valcourt, José Boisjoli, les restrictions de voyage ainsi que les mesures de distanciation physique viennent stimuler la demande pour des produits comme les Ski-Doo, Sea-Doo et Can-Am, qui se vendent plusieurs milliers de dollars.

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«Depuis le début du mois de mai, les ventes [faites par nos concessionnaires] sont en hausse de 35 %, a-t-il expliqué, jeudi, en marge de l’assemblée annuelle de la multinationale, qui se déroulait virtuellement. Nous sommes convaincus que ce phénomène joue en notre faveur.»

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La pandémie a par ailleurs affecté la performance financière de BRP, qui a affiché une perte nette de 226,1 millions $ au premier trimestre. L’entreprise, qui vient de décider qu’elle cesserait de produire des moteurs hors-bord, s’attend également à ce que son chiffre d’affaires — ses ventes faites aux concessionnaires — décline de l’ordre de 40 % d’ici la fin juillet et d’entre 10 % et 20 % pendant la deuxième moitié de l’exercice.

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Cela a été mal accueilli par les investisseurs, puisque jeudi après-midi, à la Bourse de Toronto, l’action de l’entreprise abandonnait 4,1 %, ou 2,10 $, pour se négocier à 48,61 $.

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Avec un taux de chômage oscillant aux alentours de 13 % au Canada, qui frôle les 15 % aux États-Unis ainsi qu’une confiance des consommateurs fragile, M. Boisjoli a reconnu que la situation pourrait basculer rapidement au cours des prochains mois.

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«Étant donné que la demande pour les produits récréatifs est tributaire des conditions économiques, nous ne croyons pas que la performance [observée en mai] continuera», a quant à lui estimé l’analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, dans un rapport envoyé par courriel.

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La production plutôt que la demande

Par action, la perte nette de BRP s’est chiffrée à 2,58 $ au premier trimestre, où l’on a comptabilisé une charge de dépréciation de valeur de 171,4 millions $ à l’endroit de la division marine, dont les ventes ont plongé de 26 % lors de cette période.

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À la même période l’an dernier, l’entreprise avait affiché un bénéfice de 23,8 millions $ ou 25 ¢ par action diluée.

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De son côté, le chiffre d’affaires a fléchi de 7,5 %, à 1,23 milliard $. Si les recettes ont grimpé de 5 % en territoire américain, la baisse a oscillé entre 6 % et 33 % dans les autres marchés.

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Les ventes de motos à trois roues, qui avaient bondi en 2019, ont plutôt plongé de plus de 40 % au premier trimestre, alors que les services entourant l’immatriculation et les permis de conduire étaient fermés dans de nombreuses régions.

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Selon M. Boisjoli, la performance trimestrielle et ses prévisions de revenus sont attribuables à des problèmes de production plutôt qu’à une baisse de la demande, puisque toutes ses usines réparties dans six pays ont fait l’objet de fermetures temporaires entre le 15 mars et le 1er avril.

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«Nous n’avons pas été capables d’expédier nos produits au premier trimestre et nous allons avoir de la difficulté à le faire au deuxième trimestre parce que nos produits ne sont pas prêts, a dit le grand patron de BRP. Il nous faudra un certain temps avant d’avoir des stocks.»

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En raison de la COVID-19, l’entreprise compte se serrer la ceinture et souhaite économiser jusqu’à 450 millions $ cette année.

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En plus d’avoir déjà procédé à un gel de l’embauche et 250 licenciements, la société a décidé de mettre fin à la production des moteurs hors-bord Evinrude, dont les ventes étaient en déclin avant la crise sanitaire, ce qui se soldera par l’élimination de 650 autres postes, principalement aux États-Unis.

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En excluant les éléments non récurrents, la société a vu son bénéfice normalisé s’établir à 22,7 millions $, ou 26 ¢ par action, comparativement à 52,7 millions $, ou 54 ¢ par action, au premier trimestre l’an dernier.

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Les analystes s’attendaient à des recettes de 1,15 milliard $ et à un bénéfice normalisé par action de 23 ¢, selon la firme de données financières Refinitiv.