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Confinement : à bout, un jeune garçon de 12 ans se suicide

Aux États-Unis, un petit garçon de 12 ans a récemment mis fin à ses jours. Il n'avait jamais montré le moindre signe de dépression avant le confinement et c'est lors de cette période qu'il a commencé à sombrer dans une profonde détresse. L’isolation sociale aurait-elle donc des conséquences directes sur la santé des enfant ? Un psychanalyste nous répond.

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Il n’avait que 12 ans. Hayden, un petit garçon originaire du Texas, aux États-Unis, a décidé de mettre fin à ses jours seulement trois jours avant son treizième anniversaire. C’est son père, Brad Hunstable, qui a annoncé la nouvelle par le biais d’une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. « Mon fils est mort du coronavirus, mais pas de la manière à laquelle vous pensez », a-t-il expliqué dans un message poignant de 11 minutes, visionné des millions de fois depuis. Selon ses dires, Hayden était « un enfant normal en pleine forme et heureux, mais il n’était pas préparé à vivre une isolation sociale ».

Un site en hommage à Hayden

Afin d’alerter l’opinion publique sur les ravages que peut causer l’isolement social sur les enfants, Brad a créé un site Web après le drame. Il y raconte le calvaire psychologique qu’a vécu son fils et espère récolter des fonds et aider d’autres parents. « L’isolation sociale est déjà difficile pour les adultes, mais ça l’est encore plus pour les enfants. Je ne veux pas que le dernier souvenir que l’on garde de mon fils soit sa dernière erreur, personne ne voudrait cela. Je veux que notre dernier souvenir de lui soit son sourire, son cœur, son engagement, sa ténacité. Je veux que l’on se souvienne de lui parce qu’il a changé le monde, allumé une flamme à travers le monde ». 

Des paroles qui touchent au coeur et qui résonnent d’autant plus qu’Hayden attendait avec impatience son treizième anniversaire. Selon Paris Match, qui s’est attelé à raconter l’histoire tragique de cette famille, le petit garçon devait recevoir une manette pour sa console de jeux. Plus triste encore, sa petite soeur aurait apparement assisté à une partie du drame.

« Mon fils serait encore en vie s’il avait pu rester à l’école. Il n’aimait pas l’isolation. Il n’aimait pas être à la maison », a encore commenté Brad sur la chaîne américaine NBC. « Cela peut arriver à n’importe qui. Avec cet isolement lié au virus, chaque petit tracas peut être amplifié ».

Trouver du sens 

Personne ne saura jamais ce qui a pu se passer dans la tête de ce petit garçon qui a malheureusement choisi de commettre l’irréparable. S’est-il retrouvé seul des journées entières ? Avait-il gardé un minimum de contact avec l’extérieur ? Selon Harry Ifergan, psychanalyste, remplir sa journée et y donner un sens est déterminant. « Ranger le lave-vaisselle, écrire, appeler sa grand-mère, ses copains, cuisiner, prendre en photo ses différentes réalisations… peu importe. Rien que le fait de notifier tout ce que l’on a fait dans la journée, dans un carnet de bord par exemple, permet déjà de ne pas être dans le vide et de ne pas penser que l’on fait les choses pour rien. 

Il est vrai que certains enfants de cet âge ont terriblement peur de retrouver seuls avec eux-mêmes. Aussi, ils ont besoin de remplir le vide de leur personnalité par du contact, des contraintes, des consignes, un enjeu, un projet, etc. Quand il y a un vide dans l’emploi du temps d’un enfant, il peut arriver qu’il soit mal avec lui-même. L’isolation peut avoir de graves conséquences sur lui en effet, or, dans ce cas précis, nous étions tous isolés : adultes, enfants, bébé, grands-parents, adolescents, tous. Ce petit garçon n’avait certainement pas pu trouver de sens à cet isolement qui en avait pourtant un tout trouvé, celui de sauver des vies.

Le fait que nous soyons tous dans le même cas aurait dû l’y aider. Apporter du sens aux enfants au coeur de cette situation était très important. "Tu n’y es pour rien", "nous sommes tous confinés" et "nous ne pouvons pas faire autrement" sont autant de mots qui auraient pu réconforter le petit Hayden. Mais une fois encore, nous ne savons pas précisément ce qu'il s’est passé, ni dans quel état psychique il était avant d’être confiné ».