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Renault : Jour J pour le plan de restructuration

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Renault : "Jour J" pour le plan de restructuration

(Boursier.com) — Renault doit présenter ce vendredi les détails de son plan de restructuration et de réduction de coûts de 2 milliards d'euros, en vue de surmonter la crise du coronavirus et réorienter sa gamme vers des véhicules moins polluants dans le cadre du plan automobile présenté cette semaine par Emmanuel Macron.

Selon l'agence 'Reuters', le groupe a annoncé jeudi soir à ses syndicats qu'il prévoyait de supprimer 15.000 postes à travers le monde, dont 4.500 en France, dans le cadre de ce plan d'économies qui sera étalé sur trois ans. La firme au losange supprimerait ainsi près de 10% de ses effectifs mondiaux d'environ 180.000 salariés, dont 48.500 en France. Mardi, 'Le Figaro' avait évoqué de son côté des suppressions d'emplois pouvant atteindre 5.000 en France.

En France, les suppressions de postes se feront "via des départs naturels et volontaires", a déclaré à 'Reuters' Franck Daout, représentant CFDT, à l'issue d'un Comité de groupe puis d'un CSE central extraordinaire. "Et la direction a bien insisté sur le fait que tout allait être négocié avec les pouvoirs publics et les organisations syndicales", a ajouté le syndicaliste.

Plusieurs sites français sur la sellette

Le conseil d'administration de Renault a donné jeudi soir son feu vert pour que le groupe travaille sur un projet d'économies, a précisé une source proche du dossier à l'agence d'information.

Selon les sources citées par 'Reuters', qui recoupent les informations parues ces dernière semaines dans les médias, Renault envisage de fermer le site de recyclage mécanique de Choisy-le-Roi et de mettre fin à l'assemblage de véhicules dans les usines de Flins et de Maubeuge. En outre, Renault réfléchit à l'avenir du site de l'Alpine à Dieppe, ainsi qu'à une cession de la Fonderie de Bretagne à Caudan.

Le constructeur automobile, qui a affiché en 2019 sa première perte financière depuis 10 ans, et a été rudement frappé par la crise du Covid-19, négocie avec l'Etat l'octroi d'un prêt garanti de 5 milliards d'euros.

Emmanuel Macron a déclaré mardi que l'obtention de ce prêt garanti dépendrait de l'issue d'une table ronde, prévue lundi prochain entre le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, le constructeur, les syndicats et les élus concernés par l'avenir des sites industriels du groupe au losange. Le 22 mai, Bruno Le Maire avait indiqué que Renault, "comme les autres acteurs du secteur automobile, doit prendre des engagements notamment sur le maintien en France de ses "activités technologiquement les plus avancées".

Renforcer les synergies de production au sein de l'Alliance

En attendant, à la veille des annonces de Renault, l'agence de notation financière Moody's a dégradé jeudi la note crédit long terme du groupe de 'Ba1' à 'Ba2'. La perspective associée est 'négative', ce qui signifie que l'agence pourrait encore abaisser sa notation.

Parallèlement, l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a dévoilé mercredi son nouveau modèle de développement, qui verra chaque membre de l'alliance devenir "référent dans les régions où il possède les meilleurs atouts stratégiques".

Un système "leader-follower" sera mis en place pour les projets véhicules, avec une standardisation renforcée dans chaque segment de produits. L'objectif étant que d'ici à 2025, près de 50% des modèles soient développés et produits sous ce système, qui "devrait permettre de réduire les coûts et les dépenses d'investissements par modèle jusqu'à 40%".