Le Sénat refuse d'allonger temporairement le délai de recours à l'IVG

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L'amendement proposant d’allonger de 12 à 14 semaines le délai légal pour avorter pendant la crise sanitaire liée au coronavirus a été rejeté par le Sénat, jeudi 28 mai.  

Médecins, associations et parlementaires réclamaient l’allongement du délai légal pour avoir recours à une IVG de 12 à 14 semaines, craignant notamment une nette hausse des demandes hors des délais à cause du confinement. Mais ce jeudi 28 mai, au terme d'un débat intense, le Sénat à majorité de droite a rejeté, à 13 voix près, l'amendement en question, porté par Laurence Rossignol (PS).  

143 sénateurs ont voté pour, notamment le PS et CRCE à majorité communiste, le RDSE à majorité radicale et la moitié des centristes. Mais les voix contre, dont la majorité des Républicains et des Indépendants, ont été plus nombreuses (156). Le groupe LREM s'est majoritairement abstenu, alors que le ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau avait exprimé un avis défavorable. 

 "Le Gouvernement appuyé par l'aile la plus conservatrice du Sénat a encore obtenu le rejet de l'amendement. Merci aux 143 sénateurs/trices qui ont pris en compte la détresse des femmes. Mais il a manqué quelques voix", a réagi Laurence Rossignol sur Twitter. "C'est une demande des médecins, n'obligeons pas les médecins à se mettre hors la loi pour défendre la détresse des femmes", a-t-elle exhorté dans l'hémicycle. 

"C'est un amendement qui est totalement circonscrit sur la période de la crise sanitaire, plus trois mois", a-t-elle indiqué, soulignant que "la crise sanitaire avait eu un effet délétère sur l'accès à l'IVG et les grossesses non désirées"

Sur Twitter, le Planning familial a également déploré une décision “qui ne permet pas une progression des droits des femmes en France”.  

[avec AFP]