L'édito de la semaine : Ségur de la santé ou Ségur de l'hôpital public?

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L'actualité socioprofessionnelle vue par Karen Ramsay, rédactrice en chef du pôle magazines ("Egora-Le Panorama du médecin" et "Le Concours médical") à Global média santé.

 

Sauvetage

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Pas tout à fait un Grenelle, un Grand Débat ou des États généraux, le « Ségur de la santé » a été lancé le 25 mai dernier. Un « plan massif d’investissement et de revalorisation », aux mots d’Emmanuel Macron, et sept semaines pour repenser, à la suite de concertations avec différentes professions soignantes, l’hôpital public, et par extension notre système de santé, tous deux durement éprouvés par la crise du coronavirus et fragilisés par des années de restrictions budgétaires et de gestion administrative et institutionnelle étouffante. Au programme des discussions : des salaires et des carrières revalorisés, une politique de financement repensée, des stratégies organisationnelles simplifiées, et des liens consolidés avec la ville et les territoires, au service du patient.

Loin d’être nouvelles ou innovantes, ces thématiques arrivent à point nommé : après des mois de mobilisation et de grève générale, après des semaines de lutte contre un risque épidémique majeur, après avoir publiquement acclamé les « héros » en première ligne, le ministère doit aujourd’hui se mettre à table. Et sert, en entrée, ce Ségur, qui diffuse sa bonne parole : « Soignants, je vous entends et je suis à l’écoute. »

Sur le papier, la note est encourageante. Mais dans la pratique, ce plan pêche, une nouvelle fois, par son caractère trop hospitalocentré et son peu de voix accordé à l’ambulatoire. Si une réforme du système hospitalier est indispensable, cette réflexion doit s’inscrire dans une dimension plus globale et intégrer l’ensemble des acteurs de tous bords pour, enfin, aboutir à ces « changements radicaux » que souhaite l’exécutif. Car si ce Ségur de la santé est un Ségur de l’hôpital public, on restera, encore et toujours, au stade de diagnostic et de pansement. Et le big bang tant espéré ne sera, en réalité, qu’un pétard mouillé.