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Le premier ministre François Legault a ainsi critiqué, jeudi, le programme fédéral visant à aider les petites entreprises qui ont dû fermer temporairement en raison de la pandémie, mais qui doivent continuer à payer leur loyer.

Loyers commerciaux : l’aide fédérale ne fonctionne pas, dit Legault

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L’aide fédérale pour les loyers commerciaux ne fonctionne pas et le Québec entend proposer ses propres mesures.

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Le premier ministre François Legault a ainsi critiqué, jeudi, le programme fédéral visant à aider les petites entreprises qui ont dû fermer temporairement en raison de la pandémie, mais qui doivent continuer à payer leur loyer.

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Le programme d’Ottawa prévoit que des prêts sont accordés aux propriétaires d’immeubles commerciaux hypothéqués, et que les prêts sont radiés si le propriétaire accepte de réduire d’au moins 75 % le loyer des entreprises locataires pour les mois d’avril, mai et juin.

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La petite entreprise locataire doit couvrir le solde du loyer, jusqu’à 25 %.

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«Le programme qui a été mis en place par le gouvernement fédéral ne fonctionne pas bien, a déclaré M. Legault à la période de questions, jeudi matin. Beaucoup de propriétaires refusent» de réduire le loyer, a-t-il poursuivi.

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Et même pour les locataires qui ont la chance d’avoir des propriétaires qui acceptent de collaborer à ce programme, les critères d’adhésion sont plutôt stricts et ce ne sont pas tous qui s’y qualifient.

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Pour avoir droit à cette aide, les petites entreprises doivent démontrer une réduction de 70 % de leurs revenus en moyenne pour avril, mai et juin — un critère qui s’avère problématique alors que s’amorce le déconfinement et que certains commerces rouvrent leurs portes.

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C’est le cas de la friperie Popeline, qui a pignon sur l’avenue Mont-Royal à Montréal depuis novembre dernier. Elle a continué la vente en ligne pendant la pandémie, générant juste assez de revenus pour payer certains frais courants outre le loyer et le salaire.

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Malgré une importante baisse de revenus en avril et en mai, Popeline ne se qualifie pas pour le programme, selon son copropriétaire Victor-Alexis Rainville. La boutique a rouvert ses portes cette semaine, avec de multiples précautions sanitaires. Elle prévoit malgré tout générer des revenus en juin, suffisamment pour se priver du programme.

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Ratio contraignant

L’entrepreneur est d’avis que le ratio de 70 % exigé par Ottawa est trop contraignant et empêche les entreprises de faire preuve d’innovation et de créativité en se tournant vers la vente en ligne, les commandes téléphoniques ou les ventes pour emporter.

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«C’est un peu limitatif, l’aide qui est offerte, parce qu’il faudrait ne pas avoir fait de revenus en avril et en mai ou encore de limiter ou de contrôler assez sévèrement les revenus de juin pour qu’on puisse avoir accès à cette aide-là», déplore M. Rainville.

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«À la limite, ça devient un incitatif à rester fermé ou bien partiellement ou bien complètement», ajoute-t-il.

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Le premier ministre Legault a dit jeudi que son gouvernement se penchait sur la mise sur pied d’un autre programme entièrement géré par le Québec, et ce, même si Ottawa avait conclu une entente de principe avec toutes les provinces pour mettre sur pied son programme.

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Si ce nouveau programme voit le jour, M. Rainville espère que l’aide sera versée directement aux locataires plutôt qu’aux propriétaires. Il souhaite également une aide plus souple, disponible sur une base mensuelle plutôt que pour une période de trois mois.

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Il fonde beaucoup d’espoir sur l’aide aux loyers, n’étant pas admissible aux autres programmes gouvernementaux parce que sa boutique n’est ouverte que depuis quelques mois et passe entre «toutes les mailles du filet».

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«On se bat comme des démons dans l’eau bénite pour réussir à survivre et c’est notre intention», laisse tomber l’entrepreneur.