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« Nous irons tous au paradis », un des plus grands succès de Guy Bedos au cinéma.

Guy Bedos, un demi-siècle d’une carrière unique d’artiste engagé

Né le 15 juin 1934 à Alger, Guy Bedos arrive à Paris en 1949. Après le lycée, il entre à l’école de théâtre de la rue Blanche. Son premier rôle au cinéma, en 1955, est dans le bien nommé « Futures vedettes », de Marc Allégret. En même temps, il démarre une carrière sur les planches.

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« Je me sens d’abord humoriste et satiriste. »

En 1963, il rencontre Sophie Daumier, qui devient sa partenaire à la scène et à la ville. Avec elle, il a une deuxième fille (après Leslie, avec Karen Blanguernon), Mélanie. Un sketch les révèle au grand public  : La drague, immense succès.

Deux ans plus tard, en 1966, c’est son premier music-hall, à Bobino, avec Barbara. La consécration vient en 1968  : il est cette fois seul sur scène. De cette époque date son amitié avec le scénariste Jean-Loup Dabadie, décédé dimanche, qui a notamment écrit pour lui le célèbre sketch Bonne fête Paulette. Et tant d’autres…

Seul en scène

Il est également très demandé au cinéma. Ses plus grands succès sont Un éléphant ça trompe énormément (1976) et Nous irons tous au paradis (1977), d’Yves Robert. Mais il tourne aussi avec Marcel Carné, Claude Berri ou Patrice Chéreau.

Mais c’est seul en scène qu’il triomphe. Au fil des années, ses sketchs et sa fameuse revue de presse, à l’aide de fiches devenues célèbres, l’installent dans le rôle d’artiste engagé, qu’il est le seul à tenir à ce niveau. Même si ses piques les plus vachardes sont souvent pour ceux de son camp. « Il n’a que la gauche pour me décevoir, dit-il alors. La droite, je m’en fous. » Il se revendiquait de « la gauche couscous » et tirait à vue sur « la gauche caviar ».

Il court les Zénith, l’Olympia, et réussit quelques coups fameux, comme aux côtés de Smaïn et Michel Boujenah, puis avec Muriel Robin. En 1993, il triomphe à Chaillot dans La résistible ascension d’Arturo Ui de Bertolt Brecht, mis en scène par Jérôme Savary.

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« Je me sens d’abord humoriste et satiriste, dit-il. C’est ça ma religion. Donc libre de toute espèce de laisse qui pourrait me tenir. Je veux pouvoir tout dire, y compris des conneries. » Cela a duré un demi-siècle.