Idrissa Diabira (Directeur ADEPME) : « Depuis le début de la crise, sur plus 800 entreprises sondées, 65 % répondent avoir été très négativement impactées, 40 % ont cessé leurs activités… »
by DakaractuDans le cadre de la riposte anti covid-19, la direction générale de la Recherche et de l’Innovation (DGRI) affiliée au ministère de l'enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), en collaboration avec l’Université virtuelle du Sénégal (UVS), ont tenu un 7 ème panel en ligne ce vendredi 29 mai. Une activité qui s'inscrit dans le cadre de l’Observatoire national des Sciences, des technologies et de l’innovation pour la riposte contre la COVID-19 (Ocovid19) mis en place par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et coordonné par la DGRI.
L’Observatoire étant constitué de différents groupes thématiques (GT) a réuni des chercheurs de toutes les universités et institutions de recherche du Sénégal, de la société civile et des experts de la diaspora. Lors de ce « telepanel » auquel a participé une centaine de personnes dont le Professeur Birahim Guèye (Directeur science économique et gestion de l’UGB), Mohamed El Bachir Wade (Professeur Titulaire, en science de gestion à l’Ucad), Abdou Samb (Directeur des ressources humaines des grands domaines du Sénégal et Idrissa Diabira (Dg ADEPME.)
C’est donc sous la présence de ce parterre de spécialistes et d’éminents professeurs Sénégalais, que le thème principal suivant a été traité sous divers angles : Le rôle et la place de l’entreprise dans la société en cette période pandémique.
Prenant la parole en sa qualité de directeur général de l’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME), créée en 2001, Idrissa Diabira est longuement revenu sur la question. « Même en période de combat ou de guerre comme le mot a été souvent utilisé en cette période pandémique, l’arrêt de l’appareil productif a des répercussions qui sont absolument dramatiques sur l’ensemble de la société... » Tels ont été les propos introductifs du patron de l’ADEPME qui n’a pas manqué de dresser une cartographie de la répartition et la structuration des entreprises sénégalaises. En effet, selon une récente étude menée par les services de l’ADEPME qui a entre autres missions de densifier le tissu des PME, assister et encadrer les entreprises ayant bénéficié de prêts de l’État et renforcer la compétitivité desdites PME. Sur 408.000 entreprises, 0.2 % font plus de 2 milliards de chiffre d’affaires. Soit environ 700 entreprises, qui cristallisent à elles seules près de 70 % du chiffre d’affaires de l’ensemble du chiffre d’affaire du Sénégal. A cela il faut compter que 97% des entreprises sénégalaises sont dites informelles. Idrissa Diabira de renseigner que depuis le début de la crise, sur plus 800 entreprises sondées, 65 % répondent avoir été très négativement impactées, 40 % ont cessé leurs activités.
Une situation qui, selon lui, suscite la question suivante : « Comment est-ce qu’on se dote d’acteurs de champions susceptibles de porter la croissance et la richesse au Sénégal ? » Selon Mr Diabira, sans une réponse a cette question, la crise liée au covid-19 n’aura en réalité servi à rien. Un changement de démarche et ou d’échelle semble s’imposer, rajoutera-t-il.
Au cours de ce panel en ligne, il reviendra sur les enseignements post covid-19 « L’enjeu c’est bien évidemment de contribuer à vaincre cette maladie. Mais aussi contribuer à apporter des réponses structurelles à une problématique que l’on connait au Sénégal et dans la sous-région : Avoir des entreprises qui soient suffisamment fortes et compétitives pour créer de la richesse et des emplois et permettre à notre économie de se relancer. Une question qui se posait bien avant la covid-19 mais qui se pose de nouveau avec acuité plus importante. Les pays se referment, les frontières sont fermées, c’est la capacité des nations à avoir une souveraineté économique qui est reposée au-devant de la scène... »