Le CNDH lance un appel au respect des droits des travailleurs
Gouvernement et employeurs incités à assumer leurs responsabilités
Le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) a appelé le gouvernement et les employeurs à œuvrer pour faire respecter les droits humains des travailleurs, des usagers et de toutes les personnes se trouvant sur un lieu de travail ou de service public, particulièrement dans la période post-confinement.
Dans son "Appel pour un engagement en faveur des droits de l'Homme dans le monde du travail après le confinement intitulé : Des entreprises diligentes pour une société résiliente", le Conseil a exhorté le gouvernement à honorer ses obligations de protection des droits de l’Homme et à tenir les entreprises et les administrations responsables des violations liées à leurs activités, notamment à l'heure où le monde du travail est frappé de plein fouet par la pandémie de Covid-19.
Il l'a également invité à s'assurer que les mesures de compensation économique ciblent en priorité les personnes les plus vulnérables et qu’elles comportent des conditions claires et applicables pour éviter de fournir des aides aux entreprises sans contrepartie sociale et à inclure, dans les plans d’accompagnement, des mesures de protection sociale pour ceux qui ont perdu leur revenu à cause de la crise.
Il a, par ailleurs, incité les entreprises à assumer leurs responsabilités en matière de respect des droits de l’Homme pendant cette période, notamment le respect du droit aux congés payés des travailleurs et des employés, à leur fournir des procédures de travail sécurisées et à modifier les horaires de travail pour respecter la distanciation sociale.
Selon le Conseil, les entreprises sont aussi appelées à atténuer l'impact économique de la pandémie en évitant les licenciements collectifs et la perte d’avantages sociaux, à maintenir les contrats avec les fournisseurs, à être attentives aux personnes les plus vulnérables, et à s'engager avec l'Etat pour répondre aux besoins sanitaires et financiers immédiats des travailleurs.
Il a de même recommandé aux entreprises d'entretenir un dialogue social avec les représentants des travailleurs et des employés afin de négocier non seulement les conditions de sécurité et d’hygiène, mais également les plans de relance et d’appui aux entreprises afin de s’assurer de leur efficacité et leur équité sociale.
Le CNDH attire également l’attention du gouvernement et des entreprises sur les impacts spécifiques de cette crise sur les femmes qui sont plus susceptibles d’être non rémunérées, les contrats précaires, temporaires et à temps partiel et le travail informel, outre les licenciements potentiels des personnes handicapées, en tant que catégorie plus vulnérable à l’impact social de la crise sanitaire.
Il n'a pas manqué d'attirer l'attention sur la situation des travailleurs migrants qui sont "susceptibles de se trouver dans des conditions de travail précaires et, de manière disproportionnée, affectés par le chômage ou la réduction de l’emploi en raison de la pandémie".
L'institution a d'autre part salué les mesures prévues par les autorités publiques et par la Confédération générale des entreprises du Maroc pour mener à bien l’opération de reprise de l’activité économique et commerciale, tout en appelant les citoyens à veiller au respect de ces mesures notamment celles énoncées dans les référentiels importants en la matière.