https://media2.ledevoir.com/images_galerie/nwd_814627_646192/image.jpg
Getty Images / iStockphoto

Muse et femmes de science

by

20 %

« Est-ce que vous connaissez une femme scientifique ? » entend-on dans l’intro du balado 20 %. « À part Marie Curie, non ! » lance un interlocuteur. Petit choc dans le cerveau du journaliste auditeur, qui aurait de toute évidence donné la même réponse. Des femmes en science et en technologie ? Elles ne représentent que 20 % des professionnels de ces domaines, d’où le titre du balado, coproduit notamment par le magazine Québec Science et l’Acfas.

Certes, l’actuelle pandémie a permis à des expertes de prendre la parole dans les médias, mais les deux saisons du balado 20 % permettent d’en découvrir des dizaines d’autres. L’objectif est double : expliquer simplement leur champ de recherche respectif tout en révélant comment le fait d’être une femme a teinté leur parcours.

Chacun des épisodes, qui dépassent rarement les 20 minutes, s’attarde à une scientifique différente, et est mené sous forme d’entrevue avec la journaliste Carine Monat. Le format est simple mais efficace, et permet rapidement de comprendre que les inégalités réelles ou perçues sont nombreuses dans le monde de la science. Doutes, réticences, manque de confiance, frein de la maternité côtoient ici inventivité, passion et force de caractère, sans ici et là proposer des pistes de solution.

Si les œuvres pouvaient parler

Au moment où les musées viennent d’obtenir le feu vert de Québec pour rouvrir leurs portes sous certaines conditions, un nouveau balado créé par le Musée national des beaux-arts de Québec (MNBAQ) voit justement le jour. Intitulée Si les œuvres pouvaient parler, la création qui ne compte pour l’heure que deux épisodes de 30 minutes donne furieusement envie d’un face à face avec de l’art, peu importe l’établissement.

Le balado coréalisé par Marine Fleury et la journaliste Amarilys Proulx se déroule comme une enquête en diptyque sur autant d’œuvres mystérieuses de Paul-Émile Borduas et dont le destin commun prend racine dans une relation amoureuse avec une dénommée Rachel Laforest. Le premier épisode s’attarde à la toile Les pylônes de la porte, et le second à l’œuvre Boucle perdue. Les deux tableaux sont d’ailleurs de l’exposition 350 ans de pratiques artistiques au Québec, au MNBAQ.

Le balado d’enquête ne tourne pas autour du pot comme le font plusieurs des productions du genre, et propose un univers sonore complet et vivant, avec de l’ambiance, de la musique, de la texture. Du travail d’orfèvre qui fait réfléchir à l’inspiration des créateurs. Espérons d’autres épisodes.