https://media1.ledevoir.com/images_galerie/nwd_814505_646089/image.jpg
Historia

«Une vue sous les étoiles»: rêves à l'auto

by

Dernière fenêtre sur un temps quasi révolu, la poignée de cinéparcs qui tient encore l’affiche au Québec a pris la semaine dernière toute une promotion quand Québec a annoncé que ces derniers seraient parmi les premiers à reprendre leurs activités après la grande pause décrétée pour combattre la COVID-19, avec les musées et les bibliothèques. Le moment n’aurait pu être mieux choisi pour lancer Une vue sous les étoiles, une délicieuse série documentaire sans prétention.

Conçus par Historia, les huit épisodes jouent à fond la carte nostalgique, une fibre dont on n’aurait jamais imaginé la résonance incongrue avec notre présent désormais conditionné par la santé publique. Le ton est bon enfant, et les images sont douces comme un soir d’été. C’est ludique et délicatement suranné, assaisonné d’un peu de magie (les gars et les filles des vues « arrangent » encore bien des affaires) et de soufre (une réputation coquine colle encore à la peau de ces « sins pits » jadis dénoncés par le clergé).

La série réalisée par Joëlle Desjardins Paquette (à l’origine du court Paparmane et de Rapkeb Allstarz pour Urbania) raconte le quotidien de ces six irréductibles établissements québécois en faisant témoigner ses artisans, mais elle éclaire aussi leur histoire commune en appelant à la barre des spécialistes, comme l’historien Yves Lever et le critique de cinéma du Devoir André Lavoie. L’amalgame est très réussi, offrant une perspective charmante sur cette invention américaine à laquelle Duplessis a longtemps fait barrage, et qui entame un nouveau chapitre.