https://media1.ledevoir.com/images_galerie/nwd_814890_646396/image.jpg
S’il est reconnu coupable au terme d’un procès, André Boisclair est passible d’une peine d’emprisonnement maximale de 14 ans.Photo: Améli Pineda Le Devoir

L’ex-chef péquiste André Boisclair face à la police de Montréal

by

L’ex-chef péquiste André Boisclair s’est présenté vendredi dans un poste de police de Montréal pour fournir ses empreintes digitales au lendemain du dépôt de deux accusations d’agression sexuelle.

L’ancien politicien est arrivé vers 8 h au Centre opérationnel Est du Service de police de la Ville de Montréal. Accompagné de son avocat, M. Boisclair, qui portait un masque, n’a émis aucun commentaire après avoir passé près de 3h au poste. « Deux mètres », ont été les seuls mots qu’il a prononcé à l’égard des journalistes présents, visiblement afin que les règles de distanciation physique soient respectées. 

Jeudi, il a été accusé d’agression sexuelle avec la participation d’une autre personne. M. Boisclair est aussi accusé d’avoir utilisé une arme pour commettre le crime.

Les deux accusations visent des crimes commis à l’égard de la même personne, qui n’est identifiée que par ses initiales. L’agression armée se serait produite il y a six ans et demi, le 8 janvier 2014. 

À l’époque, M. Boisclair était membre et président du Comité d’examen des répercussions sur l’environnement et le milieu social (COMEX).

M. Boisclair devra également se présenter prochainement au palais de justice de Montréal pour sa comparution, la date n’a toutefois pas encore été déterminée. S’il est reconnu coupable au terme d’un procès, il est passible d’une peine d’emprisonnement maximale de 14 ans.

Démission

Sans tarder jeudi, le lobbyiste a remis sa démission à l’Institut de développement urbain du Québec (IDU), qu’il présidait depuis juin 2016. L’ex politicien s’est aussi empressé de supprimer tous ses comptes sur les réseaux sociaux.

En 2018, M. Boisclair avait utilisé sa page Facebook pour s’excuser d’avoir conduit avec les facultés affaiblies. « J’ai commis une importante erreur, j’en suis profondément désolé et je vais maintenant faire face à mes responsabilités en lien avec ce qui s’est passé », avait-il écrit, ajoutant que sa vie allait pourtant « bien dans toutes ses facettes ».

 

Après avoir plaidé coupable, l’ancien politicien avait écopé d’une amende de 2000 $ et d’une interdiction de conduire pendant un an pour avoir conduit en état d’ébriété en novembre 2017.

 

Après avoir passé la soirée dans un restaurant, il avait heurté un lampadaire avec son véhicule sur la rue Saint-Joseph, à Québec.

 

Cocaïne

 

En 2013, sa consommation passée de cocaïne l’avait mené à quitter ses fonctions de délégué général du Québec à New York. Le député caquiste et ancien chef de police Jacques Duchesneau avait insinué à maintes reprises qu’il pourrait exister un lien entre une subvention de 2,5 millions accordée à un projet de restauration de l’église St. James mené par l’entrepreneur Paul Sauvé, l’infiltration de l’entreprise de ce dernier par le crime organisé et la consommation passée de cocaïne de M. Boisclair.

 

Après une poursuite pour diffamation contre M. Duchesneau et le chef caquiste François Legault, l’affaire s’était finalement réglée de gré à gré. M. Duchesneau s’était excusé publiquement à M. Boisclair.

D'autres détails suivront.
À voir en vidéo