André Boisclair accusé d’agression sexuelle armée

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Accusé d’agression sexuelle armée, l’ex-chef du Parti québécois (PQ) André Boisclair a remis jeudi sa démission à l’Institut de développement urbain du Québec (IDU), qu’il présidait depuis 2016.

« En agressant sexuellement [la victime présumée, M. Boisclair] a commis l’infraction avec la participation d’une autre personne », peut-on lire dans le mandat d’arrestation visé, déposé au palais de justice de Montréal. L’ancien politicien est aussi accusé d’avoir utilisé une arme pour commettre le crime.

L’identité de l’autre personne impliquée dans l’agression n’est pas connue.

Les deux accusations visent des crimes commis à l’égard de la même personne, qui n’est nommée que par ses initiales. L’agression armée se serait produite il y a six ans et demi, le 8 janvier 2014.

À l’époque, M. Boisclair était membre et président du Comité d’examen des répercussions sur l’environnement et le milieu social (COMEX).

En juin 2014, il avait aussi été nommé conseiller spécial du ministre de l’Environnement, David Heurtel. Une fonction qu’il occupait à temps partiel.

Les documents de cour indiquent qu’un mandat d’arrestation visé a été lancé contre M. Boisclair, ce qui veut dire que les policiers n’ont pas eu à lui passer les menottes. L’ancien chef péquiste devra cependant se présenter dans un poste de police pour fournir une photo et ses empreintes digitales en vertu de la Loi sur l’identification des criminels. Il devra ensuite comparaître devant le tribunal à une date qui n’a toutefois pas encore été déterminée.

S’il est reconnu coupable au terme d’un procès, M. Boisclair est passible d’une peine d’emprisonnement maximale de 14 ans.

Démission

Le lobbyiste a remis sans tarder sa démission à l’Institut de développement urbain du Québec (IDU), a appris Le Devoir. Il y était président-directeur général depuis juin 2016. M. Boisclair s’est également empressé de supprimer tous ses comptes sur les réseaux sociaux.

Le Parti québécois se refuse à tout commentaire puisque l’affaire « est devant les tribunaux ».

En 2018, M. Boisclair avait utilisé sa page Facebook pour s’excuser d’avoir conduit avec les facultés affaiblies. « J’ai commis une importante erreur, j’en suis profondément désolé et je vais maintenant faire face à mes responsabilités en lien avec ce qui s’est passé », avait-il écrit, ajoutant que sa vie allait pourtant « bien dans toutes ses facettes ».

Après avoir plaidé coupable, l’ancien politicien avait écopé d’une amende de 2000 $ et d’une interdiction de conduire pendant un an pour avoir conduit en état d’ébriété en novembre 2017.

Après avoir passé la soirée dans un restaurant, il avait heurté un lampadaire avec son véhicule sur la rue Saint-Joseph, à Québec.

Cocaïne

En 2013, sa consommation passée de cocaïne l’avait mené à quitter ses fonctions de délégué général du Québec à New York. Le député caquiste et ancien chef de police Jacques Duchesneau avait insinué à maintes reprises qu’il pourrait exister un lien entre une subvention de 2,5 millions accordée à un projet de restauration de l’église St. James mené par l’entrepreneur Paul Sauvé, l’infiltration de l’entreprise de ce dernier par le crime organisé et la consommation passée de cocaïne de M. Boisclair.

Après une poursuite pour diffamation contre M. Duchesneau et le chef caquiste François Legault, l’affaire s’était finalement réglée de gré à gré. M. Duchesneau s’était excusé publiquement à M. Boisclair.

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