L’hydroxychloroquine ne peut être écartée

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Néfaste d’après une récente étude, bannie en France, la très controversée hydroxychloroquine ne doit pas pour autant être écartée définitivement de la quête d’un remède pour combattre le nouveau coronavirus, insiste une chercheuse québécoise.

La réputation déjà entachée de ce médicament antipaludéen s’est encore détériorée mercredi quand la France a décidé de le bannir à titre de traitement pour la COVID-19, sauf dans le cadre de la recherche. La semaine dernière, dans la prestigieuse revue médicale The Lancet, une étude concluait que cette molécule est non seulement inefficace pour les personnes souffrant de la COVID-19, mais qu’en plus, elle augmente le risque d’arythmie cardiaque et de mortalité.

Méthodologie « faible »

Or, malgré l’analyse des dossiers de dizaines de milliers de patients, les résultats de cette enquête n’en sont pas moins « basés sur une méthodologie très faible », car il s’agit d’une étude dite « observationnelle » et non d’une étude randomisée avec placebo, fait valoir la Dre Emily McDonald, directrice de l’Unité d’évaluation des pratiques cliniques du Centre universitaire de santé McGill (CUSM). De plus, les patients étudiés étant hospitalisés, ils étaient en général déjà très malades, poursuit-elle.

Étude québécoise

La Dre McDonald et son équipe de l’Université McGill demeurent déterminées à mener à terme leur propre étude, entamée il y a quelques semaines, sur l’hydroxychloroquine. De leur côté, les chercheurs québécois s’intéressent aux personnes qui ont de légers symptômes du coronavirus pour voir si cette molécule pourrait leur éviter des complications graves. Ils ont reçu le feu vert d’un comité indépendant, qui supervise leurs travaux.

« Pour moi, [l’étude publiée dans The Lancet] n’est pas une preuve assez forte pour arrêter toutes les études randomisées » sur l’hydroxychloroquine, renchérit la Dre McDonald. Malgré tout, elle appuie la décision de la France puisque, selon elle, il faut être prudent avec toute substance dont l’innocuité et l’efficacité ne sont pas prouvées. Ce qui n’empêche pas qu’il faille poursuivre la recherche, car il faut explorer toutes les avenues possibles, croit-elle.