Louer un chalet sans (trop) se déplacer
by Olivier BosséLe gouvernement Legault ne recommande toujours pas de se déplacer d’une région à l’autre. Mais à compter de lundi prochain, 1er juin, il permettra à nouveau la location de type Airbnb et de chalets à l’extérieur du Grand Montréal et de Joliette. Et les campings, marinas et pourvoiries rouvrent partout au Québec.
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Enfin, diront plusieurs. Après celui du golf, c’était au tour du lobby du camping de se faire entendre haut et fort depuis plusieurs jours.
La ministre du Tourisme, Caroline Proulx, reconnaît avoir sous-estimé l’amour des Québécois pour l’activité du camping.
«On a répété que ce n’était pas une décision de la ministre du Tourisme. C’est ce qu’on lisait beaucoup sur les médias sociaux. C’est vraiment la direction de la Santé publique. [...] Est-ce que j’étais tout à fait consciente de l’ampleur du phénomène camping au Québec? La réponse, c’est non», a-t-elle constaté, mercredi, lors d’un point de presse tenu en compagnie du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour, et du conseiller médical stratégique à la Direction générale de la santé publique, le Dr Richard Massé.
Pour la location d’hébergements touristiques, il y a obligation de louer l’endroit à une seule famille à la fois. On entend ici famille au sens de personnes habitant sous le même toit, à la même adresse. Foyer, ménage, maisonnée.
«Quarantaine temporelle» de 24 heures
Si cette «unité familiale», expression utilisée par la ministre Proulx, est constituée de cinq personnes ou plus, le locateur devra ensuite respecter «une pause de 24 heures complètes avant de pouvoir relouer à une autre unité familiale».
«Les chalets plus gros sont beaucoup plus difficiles à désinfecter et à nettoyer. De là la pause recommandée de 24 heures. Parce qu’après 24 heures, la grande majorité des virus, peut-être pas 100 %, mais la grande majorité vont être éliminés. Ils vont s’éliminer. C’est une quarantaine temporelle», explique le Dr Massé.
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Pour le reste, les règles restent les mêmes qu’ailleurs. Seuls les rassemblements extérieurs sont permis avec un maximum de 10 personnes provenant d’au plus trois ménages. Tout le monde continue de se tenir à au moins deux mètres de distance ou, si c’est impossible, porte un masque.
Dans les campings, comme ailleurs, piscines publiques, modules de jeux pour enfants, aires de restauration et autres points de rassemblement restent fermés.
Parmi les endroits qui rouvriront lundi, on compte aussi les auberges, les établissements de la SÉPAQ et les ZEC. Hôtels et motels n’avaient jamais fermé.
Pas recommandé, mais pas interdit
Quant aux déplacements entre les régions, la ministre Proulx qualifiant le secteur du tourisme d’«industrie du déplacement», ils ne peuvent de toute façon pas être contrôlés par les autorités, en résumé.
«Il n’y a pas interdiction par décret de déplacements interrégionaux, répète Mme Proulx. La Direction de la santé publique ne le recommande pas, mais il n’y a pas une interdiction par décret. Avec la réouverture des campings, les saisonniers qui sont installés dans leur VR, leur roulotte, ont l’obligation d’utiliser leurs propres mesures sanitaires.
«Par exemple, le Montréalais qui voudrait aller faire du camping journalier, pour quelques jours dans un camping aux alentours de Montréal. Ce qu’on lui demande, c’est de partir de Montréal en faisant toutes les courses qu’il a à faire, donc un déplacement du point A au point B, s’installer dans son unité de camping, y rester, après quoi il repart de son unité de camping et rentre à sa résidence principale, par exemple à Montréal», donne-t-elle en exemple, s’affirmant «convaincue que, partout, on sera heureux d’accueillir des Montréalais».
Elle est députée de Berthier, circonscription située à l’extérieur de la Communauté métropolitaine de Montréal et tout juste voisine de la MRC de Joliette.
Gros morceau de l’économie des régions
Lors de la levée des barrages routiers entre les régions, la recommandation était la même pour les propriétaires de chalet. Faites vos emplettes avant de partir, ne vous arrêtez pas en chemin et restez à votre lieu d’hébergement. Même chose au retour.
«C’est exactement la même chose aujourd’hui et on permet aux Québécois d’entrevoir des vacances, de pouvoir louer des chalets, de repartir l’économie touristique qui fait vivre de nombreuses régions au Québec. L’industrie touristique, c’est très, très fort. Il y a certaines régions, au Québec, qui en vivent à la hauteur de 30 %, 31 %, 32 %. C’est énorme. Donc, on vient donner un peu d’air frais à cette industrie-là et surtout, on permet aux Québécois de pouvoir planifier des vacances ici, au Québec», conclut Mme Proulx.