France-Feu vert du Parlement à l'application StopCovid
by Zone BoursePARIS, 28 mai (Reuters) - Le Parlement français a donné mercredi lors d'un vote consultatif son feu vert au déploiement de l'application StopCovid, qui devrait être téléchargeable dès ce week-end et qui permettra de prévenir les personnes ayant été en contact avec une personne contaminée par le coronavirus.
Les sénateurs ont approuvé en fin de soirée la déclaration du gouvernement relative à l'application, à 186 voix pour (127 contre). Plus tôt dans la journée, les députés avaient fait de même, avec 338 voix pour et 215 contre.
Dans l'hémicycle, les membres du gouvernement ont insisté sur l'importance de cette application à l'approche d'une nouvelle phase de déconfinement dont les grandes lignes doivent être présentées jeudi à 16h00 par le Premier ministre Edouard Philippe.
"Il est possible que certaines décisions" à venir "permettent aux Français de retrouver encore davantage de libertés individuelles et collectives et donc de multiplier les contacts sociaux" donc "nous avons besoin de multiplier les outils", a souligné le ministre de la Santé Olivier Véran.
La ministre de la Justice Nicole Belloubet a de son côté insisté sur le caractère "volontaire", "anonyme" et "temporaire" de cette application, assurant qu'elle n'était pas un "prétexte pour que l'Etat se transforme en Etat policier contrôlant les faits et gestes de nos concitoyens".
L'application pour smartphone, qui fonctionnera par bluetooth et n'utilisera pas la géolocalisation, alertera ses utilisateurs si ces derniers se sont trouvés à moins d'un mètre et pendant au moins quinze minutes d'une personne contaminée par le coronavirus.
Ses détracteurs, parmi lesquels figurent entre autres la Ligue des droits de l'homme, pointent une atteinte à la vie privée et aux libertés individuelles et mettent en doute son efficacité, invoquant le nombre de personnes non équipées en smartphone ou peu désireuses de la télécharger.
Ses défenseurs font valoir que StopCovid a reçu le feu vert de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) qui a estimé que ses recommandations avaient été suivies et que l'application permettait "des alertes plus rapides". (Marine Pennetier, édité par Jean-Stéphane Brosse et Jean Terzian)