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Clôture de Wall Street : en hausse, la Bourse veut croire en une reprise rapide

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Clôture de Wall Street : en hausse, la Bourse veut croire en une reprise rapide

(Boursier.com) — A l'issue d'une séance hésitante, la Bourse de New York a progressé mercredi soir, toujours portée par les espoirs d'une reprise économique rapide, grâce au reflux de la pandémie de coronavirus aux Etats-Unis et en Europe... Les investisseurs sont restés sourds aux propos prudents de la Fed dans son Livre Beige, ainsi qu'à la montée des risques de nouvelle guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a ainsi estimé mercredi que Hong Kong n'entrait plus dans les critères permettant de lui accorder un statut commercial spécial.

A la clôture, l'indice Dow Jones a gagné 2,21% à 25.548 points, grâce au rebond de titres qui avaient été massacrés ces dernières semaines, tandis que l'indice large S&P 500 a progressé de 1,48% à 3.036 pts. Le Nasdaq Composite, riche en valeurs technologiques, a pris 0,77% à 9.412 pts, après avoir passé une grande partide la séance dans le rouge.

La totalité des 11 indices sectoriels du S&P 500 ont fini dans le vert, dont les financières (+4,3%), les industrielles (+3,3%), l'immobilier (+2,1%) et les biens de consommation de base (+1,5%), tandis qu'en bas de l'échelle, les technologiques (+0,5%) et les services de communication (+0,5%) étaient à la traîne.

Plus tôt dans la journée, les marchés asiatiques et européens ont fini en ordre dispersé : +0,7% pour le Nikkei au lendemain de l'annonce d'un nouveau plan de relance de 930 milliards de dollars au Japon, mais -0,3% pour le Hang Seng et le Shanghai composite. En Europe, l'EuroStoxx 50 et le CAC 40 ont bondi d'environ 1,7% après l'adoption par la Commission européenne d'un plan de relance de 750 milliards d'euros pour face face à la crise du Covid-19.

Prudence sur le rythme de la reprise, selon la Fed

A Wall Street, les indices ont accru leurs gains malgré la publication du dernier Livre Beige de la Fed, qui a décrit une Amérique frappée de plein fouet par les mesures prises pour juguler la pandémie de coronavirus, qui a fait près de 100.000 morts aux Etats-Unis.

Le rapport, basé sur des enquêtes auprès des Réserves fédérales régionales avant le 18 mai, note aussi que les acteurs économiques ne prévoient pas une reprise rapide de la croissance après la réouverture des entreprises. "Bien que de nombreux contacts ont exprimé leur espoir que l'activité rebondirait dès que les entreprises rouvriront, les perspectives restent hautement incertaines, et la plupart des contacts étaient pessimistes au sujet du rythme potentiel de la reprise économique", estime ainsi la Fed.

Cependant, un membre de la Fed James Bullard, président de la Fed de Saint-Louis, a entretenu les espoirs en estimant que le pire de la crise du Covid-19 a sans doute été atteint en avril. "Je pense qu'avril sera sans doute le pire mois, parce que le gros des mesures de confinement étaient en vigueur dans un grand nombre de juridictions, et les gens étaient les plus nombreux à rester confinés chez eux", a déclaré Bullard devant la presse, peu avant la publication du Livre Beige. "Il se pourrait bien que nous ayons vu le pire" de cette crise, a-t-il ajouté.

Mardi, le même James Bullard avait déjà estimé que le taux de chômage pourrait retomber sous le seuil des 10% aux Etats-Unis dès la fin de l'année 2020, après un pic dans les prochains mois (14,7% en avril).

Le statut commercial spécial de Hong Kong sur la sellette

Les marchés américains ont réduit leur gains en soirée après de nouveaux signes de tension géopolitique entre les Etats-Unis et la Chine, après la décision de Pékin d'imposer à Hong sa loi sur la sécurité nationale, qui restreint les libertés politiques.

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a menacé clairement de suspendre le statut économique spécial que les Etats-Unis accordent à Hong Kong. Ce statut permet à ce territoire autonome d'être exonéré des restrictions et droits de douane qui s'appliquent à la Chine continentale.

Le chef de la diplomatie américaine, a estimé mercredi devant le Congrès que Hong Kong ne jouissait plus de l'autonomie vis-à-vis de Pékin qui lui permettait de bénéficier de ce statut commercial préférentiel. Mike Pompeo a une nouvelle fois dénoncé l'intention de la Chine "d'imposer de manière unilatérale et arbitraire" la loi sur la "sécurité nationale".

Pékin menace de riposter

Le 27 novembre 2019, Donald Trump avait promulgué une loi adoptée par le Congrès '("Acte de 2019 sur les droits humains et la démocratie à Hongkong") qui permettait de suspendre ce statut économique spécial à condition de certifier que Hong Kong ne bénéficie plus de son autonomie.

Donald Trump a indiqué de son côté qu'il ferait une déclaration sur la question de Hong Kong "avant la fin de la semaine", évoquant "quelque chose de fort". Trump a ajouté qu'il ne voyait pas comment Hong Kong pourrait demeurer un centre financier si la Chine "prenait le contrôle".

Du côté de Pékin, le ministère des Affaires étrangères a affirmé que la Chine riposterait si Washington prenait des mesures relatives à la loi sur la sécurité nationale à Hong Kong. Dimanche, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, avait averti que la Chine et les Etats-Unis étaient "au bord d'une nouvelle Guerre froide". "Outre la dévastation causée par le nouveau coronavirus, un virus politique se propage aux Etats-Unis", avait regretté devant la presse le chef de la diplomatie chinoise, sans nommer le président américain. "Ce virus politique saisit toutes les occasions pour attaquer et diffamer la Chine", avait-il fustigé...

Un plan de 750 MdsE pour soutenir l'économie européenne

Malgré les craintes de nouvelle guerre commerciale, de nombreux investisseurs continuent de privilégier la perspective positive d'une reprise économique, à mesure que le nombre de cas de coronavirus diminue en Europe et aux Etats-Unis, même si l'épidémie fait désormais rage en Amérique du Sud, notamment au Brésil. Les actions conjuguées des banques centrales et des gouvernements pour relancer la croissance continuent de soutenir les marchés.

Mercredi, la Commission Européenne a annoncé qu'elle entendait mobiliser 750 milliards d'euros pour un plan de relance post-pandémie. 500 milliards seraient ainsi dégagés sous forme d'aides non remboursables, selon le plan proposé la semaine dernière par Emmanuel Macron et Angela Merkel, tandis que 250 MdsE seraient mis en oeuvre sous forme de prêts.

A Wall Street, les publications macro-économiques sont peu nombreuses mercredi. L'indice manufacturier régional de la Fed de Richmond est ressorti un peu meilleur que prévu en mai, négatif à -27, contre un consensus de -39 et un niveau de -53 sur le mois antérieur. Un chiffre négatif est synonyme de contraction de l'activité, mais celle-ci est donc moins importante que prévu alors que les Etats américains se déconfinent progressivement.

Le pétrole corrige, l'or résiste

Les tensions sino-américaines ont entraîné une correction sur le pétrole. Le baril de brut léger américain WTI pour livraison juillet a perdu 4,5% à 32,81$ sur le Nymex, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord d'échéance juillet a lâché 4% à 34,74$. Le cours ont aussi été déprimés par des informations de presse selon lesquelle la Russie souhaiterait relâcher ses restrictions de production à partir de juillet.

De son côté, l'or a fini en baisse, mais a réduit ses pertes en fin de séance. Le contrat à terme d'août a perdu 0,5% à 1.719,90$ l'once à la clôture du Comex, après être tombé jusqu'à 1.701,60$ en début de journée. Le métal jaune progresse encore de plus de 10% depuis le début de l'année, faisant office de valeur-refuge face à la multiplication des risques sanitaires et géopolitiques et aux politiques ultra-accommodantes des banques centrales.

VALEURS A SUIVRE

Twitter a perdu 2,7%, après des accusations de Donald Trump contre le réseau social. Le président a accusé Twitter d'interférer dans l'élection présidentielle de novembre. Le réseau a en effet incité ses utilisateurs à vérifier la justesse d'un double message du président concernant le vote par correspondance. Le réseau social média a prévenu que les faits énoncés par Donald Trump sur le vote par correspondance n'étaient pas avérés et réfutés par ses services de fact-checking.
Un point d'exclamation bleu placé sous le message de Trump conseillait ainsi aux lecteurs d'obtenir les faits sur le vote par correspondance. Sur... Twitter, Donald Trump a reproché ensuite à la firme de "réprimer complètement" la liberté d'expression. "En tant que président, je ne laisserai pas faire cela", a lancé le locataire de la Maison blanche, accusant le réseau social d'interférer dans l'élection présidentielle de 2020 et de se baser sur les informations de journaux qualifiées de fake news. Trump avait auparavant indiqué dans un double message sur Twitter que le recours au vote par correspondance donnerait lieu à des bulletins à coup sûr "frauduleux" et entraînerait des "élections truquées"...

Par sympathie avec Twitter, les cours de Facebook (-1,3%) et d'Alphabet (-0,01%) ont aussi marqué le pas.

Tuesday Morning (+5,5%), détaillant discount américain, a annoncé son placement sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites.

Tesla (+0,17%), le groupe californien d'Elon Musk, abaisse de 6% le prix de vente de ses voitures en Amérique du Nord, afin de relancer la demande.

Amazon (-0,47%), le géant du e-commerce, est selon le 'Wall Street Journal' en discussions avancées pour racheter la start-up de véhicules autonomes Zoox pour un peu moins de 3,2 milliards de dollars.

Alphabet (stable). L'autorité indienne de concurrence enquête sur des allégations selon lesquelles la maison mère de Google abuserait de sa position dominante pour promouvoir son application de paiement par téléphone portable, a appris Reuters de cinq sources proches du dossier.

Walt Disney (+0,48%) a présenté mercredi un plan de réouverture progressive de ses parcs à thème de Floride aux autorités locales.

Boeing (+3,3%) doit annoncer cette semaine des suppressions de postes aux États-Unis après avoir révélé le mois dernier qu'il entendait licencier 10% de ses 160.000 employés dans le monde.

Apple (+0,4%) va rouvrir environ 100 magasins aux Etats-Unis, a indiqué la firme californienne à la pomme, qui avait fermé ses magasins dans le monde entier face à la pandémie.

Regeneron (-0,2%). Sanofi (-0,4%) a accepté de vendre 11,8 millions d'actions ordinaires Regeneron par voie d'offre publique, au prix de 515 dollars l'action. Conformément à ce qui a été annoncé précédemment, Regeneron procédera au rachat de 9,8 millions de ses actions ordinaires pour un montant de 5 milliards de dollars auprès de Sanofi, au prix de l'offre moins le rabais de souscription.

Ralph Lauren (-0,6%) a publié pour son quatrième trimestre une perte nette de 249 millions de dollars soit 3,38$ par titre, contre un profit net de 32 M$ un an avant. La perte ajustée par action a représenté 68 cents, contre un consensus de 26 cents. Les revenus ont chuté à 1,27 Md$, contre 1,51 Md$ un an plus tôt et 1,26 Md$ de consensus.