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Vojdan Stojanovski et le BCM disputeront à nouveau un derby au Portel la saison prochaine. PHOTO GUY DROLLET - VDNPQR

Basket : comment la crise a sauvé la peau du BCM et du Portel

C’est quasiment miraculeux : scotchés aux deux dernières places à l’interruption du championnat, mi-mars, les clubs nordistes restent finalement en Élite. Hier, l’assemblée générale de la Ligue nationale (LNB) a voté le principe d’une saison 2019-2020 blanche qui leur épargne une relégation qui menaçait.

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« Eh ! les mecs, on a l’impression qu’on va en Pro B ! » Olivier Bourgain, futur directeur sportif du BCM, a bien tenté de secouer la salle. Mais sur le coup de 16 h 15, deux mois et demi après l’interruption de la saison, et une nouvelle attente interminable de presque deux heures, ce mercredi, c’est un soulagement furtif qui a traversé les bureaux gravelinois, lorsque l’assemblée générale de la Ligue, réunie en visioconférence, a acté, par 40 voix sur 76, le scénario d’une saison blanche.

Reprise le 15 septembre ?

Statu quo  : pas de montées ni de descentes, pas de champion non plus, on repart à 18, autour du 15 septembre et pas à huis clos, si la pandémie l’autorise.

« Je suis plus qu’heureux, avoue le directeur exécutif gravelinois, Hervé Beddeleem. On aurait fêté ça en grande pompe si on s’était sauvés sur le terrain, pas là. » Juste une gorgée d’eau, après en avoir perdu beaucoup, crispé devant l’écran.

Si le club se disait peu inquiet, comme au Portel, il guettait le vote. « Descendre aurait été injuste, alors qu’on avait encore dix matchs à jouer (un match en retard), juge le manager général de l’ESSM, Éric Girard. On n’était pas trop stressés, on espérait juste qu’il n’y ait pas de coup de Trafalgar dans les dernières minutes… Je suis content pour tous les Portelois et tout le travail fait depuis cinq ans. »

Avec ses petits moyens, Le Portel, déjà passé au bord du précipice l’an dernier, vivra bien une cinquième saison consécutive d’Élite, l’historique BCM une trente-troisième. C’est la troisième fois toutefois, depuis 1988, qu’il est sauvé sur tapis vert (1996, 1997)…

Ce n’était pas mathématique alors qu’il restait plus du quart de la saison régulière, surtout pour Gravelines, mais le basket masculin nordiste a bien failli se retrouver sinistré, privé de ses clubs phares. La LNB a été la dernière ligue pro à trancher, mais le Covid-19 leur a paradoxalement tiré une sacrée épine du pied.

« Un miracle permanent »

« Le Portel, c’est un miracle permanent », estime Girard, dont le club bâtit un nouveau projet, à base de joueurs français, « pour éviter les mésaventures en mettant beaucoup d’argent sur des étrangers ».

Le BCM aussi va au rebond, guidé par l’absolue nécessité de retrouver un statut éreinté depuis quelques saisons malgré un budget à faire rêver son voisin.

« Il faudra mettre les bouchées doubles pour ne plus nous retrouver dans ces conditions de zone rouge, insiste le président Christian Devos. C’est indigeste. Il faut absolument retrouver ce BCM qui a été, à une période de sa vie, un peu le village gaulois. »

« On doit redevenir un club qui compte, insiste le manager général Romuald Coustre. On ne gagne plus, on n’est plus respectés. La crise nous oblige à nous réinventer. » Et si elle sauvait le club maritime pour de bon ?