https://cdn-static.boursier.com/illustrations/photos/800/hong-kong-violences-13-novembre-2019.jpg
Crédit photo © Reuters

Les Etats-Unis en passe de révoquer le statut commercial spécial de Hong Kong

by

Les Etats-Unis en passe de révoquer le statut commercial spécial de Hong Kong

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a ouvert la voie mercredi à la révocation du statut économique spécial de Hong Kong. Le Parlement chinois pourrait imposer jeudi la loi sur la sécurité nationale à ce territoire censé être autonome.

(Boursier.com) — Les tensions géopolitiques et commerciales entre les Etats-Unis et la Chine sont montées d'un cran supplémentaire mercredi. Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a ainsi ouvert la voie à la révocation du statut économique spécial que les Etats-Unis accordent à Hong Kong, après la menace de Pékin d'imposer la loi sur la sécurité nationale à ce territoire censé être autonome.

Ce statut économique spécial permet à Hong Kong d'être exonéré des restrictions et droits de douane qui s'appliquent à la Chine continentale. Mais le chef de la diplomatie américaine a certifié mercredi devant le Congrès que Hong Kong ne jouissait plus de l'autonomie nécéssaire vis-à-vis de Pékin pour pouvoir bénéficier de ce statut préférentiel.

Mike Pompeo a une nouvelle fois dénoncé l'intention de la Chine "d'imposer de manière unilatérale et arbitraire" la loi sur la "sécurité nationale".

La loi de sécurité nationale soumise jeudi au parlement chinois

Le 27 novembre 2019, Donald Trump avait promulgué une loi adoptée par le Congrès '("Acte de 2019 sur les droits humains et la démocratie à Hongkong") qui permettait de suspendre ce statut économique spécial à condition de certifier que Hong Kong ne bénéficie plus de son autonomie.

Ce qui serait donc le cas si Pékin met en oeuvre la loi de sécurité nationale, qui sera examinée jeudi par le Parlement chinois. Le 22 mai, le Premier ministre Li Keqiang, avait mis le feu aux poudres en signalant cette reprise en main de Hong Kong dans son discours d'ouverture de la session annuelle du l'Assemblée nationale populaire.

La loi de sécurité nationale vise à réprimer les activités "sécessionnistes, subversives et terroristes" ainsi que les "ingérences étrangères" dans ce territoire chinois autonome. Ce dernier est censé bénéficier d'un statut d'autonomie baptisé par Pékin "un pays, deux systèmes" lors de la rétrocession à la Chine de l'ex-colonie britannique, en 1997.

Ce texte est à l'origine des très nombreuses manifestations pro-démocratie qui ont agité Hong Kong depuis plus d'un an, et qui ont repris de plus belle depuis le week-end dernier. Face à ces manifestations, l'exécutif de Hong Kong avait été contraint d'abandonner l'adoption de la loi l'an dernier, mais Pékin entend donc désormais imposer directement cette législation.

Donald Trump s'exprimera en fin de semaine, Pékin menace de riposter

Après la certification du département d'Etat sur l'absence d'autonomie de Hong Kong, il reviendra à Donald Trump de suspendre ou non le statut spécial. Le président américain a indiqué mardi soir qu'il ferait une déclaration sur la question de Hong Kong "avant la fin de la semaine", évoquant "quelque chose de fort". Trump a ajouté qu'il ne voyait pas comment Hong Kong pourrait demeurer un centre financier si la Chine "prenait le contrôle".

Selon le 'Wall Street Journal', des sénateurs américains préparent une loi bipartisane qui sanctionnerait les responsables et les entités chinoises impliqués dans la mise en place de ces mesures à Hong Kong. Le texte prévoit aussi de pénaliser les banques qui feraient des affaires avec ces entités et personnes.

Au bord d'une nouvelle "guerre froide"

A Pékin, le ministère des Affaires étrangères a affirmé mercredi que la Chine riposterait si Washington prenait des mesures relatives à la loi sur la sécurité nationale à Hong Kong. Dimanche, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, avait averti que la Chine et les Etats-Unis étaient "au bord d'une nouvelle Guerre froide".

"Outre la dévastation causée par le nouveau coronavirus, un virus politique se propage aux Etats-Unis", avait regretté devant la presse le chef de la diplomatie chinoise, sans nommer le président américain. "Ce virus politique saisit toutes les occasions pour attaquer et diffamer la Chine", avait-il fustigé...