Réouverture du Musée national de la photographie
PHOTOGRAPHIE. Le Musée national de la photographie s’apprête à ouvrir ses portes au public. Même si la programmation estivale débute le 1er juillet, les visiteurs pourront se rendre gratuitement au musée – dès la semaine prochaine – pour découvrir la «foire boutique», un espace qui a été aménagé pour vendre des objets reliés à la photographie.
«Le musée s’est transformé complètement en boutique. On va faire une ‘’foire boutique’’ jusqu’au premier juillet. Il y aura des œuvres, des artéfacts et du matériel neuf à vendre. Il y a aussi un moyen de se rincer l’œil avec de belles choses qu’on présente», explique Jonathan-Hugues Potvin.
Dès la semaine prochaine, l’institution muséale inaugurera son nouveau site Internet. «On a même une nouvelle visite virtuelle avec Google», annonce le directeur général.
Quant aux expositions, elles seront disponibles à partir du 1er juillet. «On a aura une exposition sur la photographe de l’année 2019, Tzara Maud. Elle est photographe de presse et du milieu artistique, et elle est ambassadrice de Nikon. Elle nous présente l’exposition Skin Faxi. Ce sont des photos de chevaux en noir et blanc sur un plexiglas grand format. Elle a gagné des prix incalculables pour ce projet-là», soutient M. Potvin.
En complément, un hommage sur les photographes du Québec sera aussi présenté au Musée national de la photographie. «C’est un collectif des meilleures photos des photographes professionnels et amateurs du Québec de cette année.»
Soulignons que des visites guidées seront offertes, mais de manière ponctuelle. Il est préférable que les visiteurs réservent leur plage horaire, indique M. Potvin.
Concernant les mesures sanitaires, tous les employés devront revêtir un masque ou une visière. Le port du masque sera obligatoire pour le public, mais ceux qui ne détiennent pas de tels items pourront s’en procurer au musée.
Un revirement imprévisible
La pandémie mondiale a forcé l’institution muséale à changer sa programmation, à la grande déception du directeur général. «J’ai dû faire le deuil de deux expositions. On attendait Al Pacino cet été à Drummondville. Ça faisait deux ans et demi que je travaillais sur ce projet-là. Aussi, il y avait celle avec la photographe de Walt Disney, Annie Leibovitz. C’est une sommité aux États-Unis. Elle a été atteinte de la Covid. Elle a annulé son exposition.»
La crise actuelle a aussi touché les partenaires du musée. «On a appris la faillite de grands partenaires qui présentaient les expositions, soutient M. Potvin. L’aspect financier, c’est plus que difficile à ce temps-ci de l’année. C’est du jamais vu. Ça fait 17 ans que je fais du partenariat et je n’ai jamais vu ça de ma vie.»
L’équipe du musée a dû faire preuve de résilience. «On s’est reviré de bord au moins 80 fois depuis le 13 mars», témoigne le directeur général.
Les impacts de la crise
M. Potvin est catégorique, le musée ne sera plus jamais le même. L’annulation des sorties scolaires sera un coup dur à avaler. «L’année dernière, on avait 54 000 visiteurs et 60% de ces visiteurs étaient des écoles. Il a fallu se réinventer pour offrir des visites aux écoles, mais différemment. On s’entend que ce n’est pas la magie de venir passer la journée au musée, de venir faire de la chambre noire ou du studio.»
Les mesures sanitaires imposées par la Santé publique restreignent le musée dans le nombre de visiteurs qu’il peut accueillir. «Les groupes organisés, les clubs photo, les vernissages : ce sont tous des trucs qu’on doit revoir. Il faut savoir qu’on est localisé dans une ancienne école. Il y a beaucoup de classes et de petits locaux, ce qui nous incommode. Les murs nous limitent à un nombre de personnes par pièce. Dans cette optique-là, on est perdant», ajoute le directeur général.
Un maximum de 25 personnes à la fois pourra circuler dans le musée.
Depuis les derniers jours, M. Potvin a été agréablement surpris de constater la réponse de la population quant à la prochaine réouverture: «On reçoit une ribambelle d’appels et de courriels. Les gens se sont ennuyés du musée. Ils veulent venir.»
Le directeur général croit fermement en la pertinence de la culture en ces temps plus difficiles. «Le rôle de la culture est déterminant, surtout avec ce qu’on vit. Je pense qu’on a une place dans l’équilibre mental des gens. C’est un exutoire extraordinaire. La photographie a été une activité très soulignée dans le confinement. Gosselin a battu des records dans la vente d’appareils photo», conclut-il.