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Janet Flanner au milieu des années 50.
Photo John Deakin. Bridgeman Images

Janet Flanner, la prose et les épines

Correspondante à Paris du «New Yorker» pendant un demi-siècle et amie d’Ernest Hemingway, l’auteure et journaliste américaine a rédigé des chroniques pleines d’esprit caustique. «Paris est une guerre» réunit ses «Lettres» de 1940 à 1945 sur l’Occupation, écrites depuis les Etats-Unis.

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Ironie et légèreté. Pas de sexe, rien de scabreux ou qui offense la pudeur, comme on disait autrefois. Pas de politique. Les débuts du New Yorker, en 1925, sont chancelants, mais le fondateur, Harold Ross (1892-1951), sait ce qu’il ne veut pas lire dans son magazine. Quand il fait appel à Janet Flanner (1892-1978), dès l’année de la fondation, il donne «une seule directive […], il voulait savoir ce que les Français pensaient qu’il se passait en France, et non ce que j’en pensais, moi». Janet Flanner le raconte en 1972, lorsqu’elle introduit le recueil de ses «Lettres de Paris» bimensuelles des années 1925-1939 (Chroniques d’une Américaine à Paris, Mazarine 1981 et Tallandier 2011). Elle ajoute : «Ce que je savais que Ross voulait que j’écrive, et ce que je souhaitais écrire moi-même, devait être exact et précis, très personnel, coloré et descriptif.»

Il y a là une contradiction. Janet Flanner a beaucoup d’esprit, qu’elle exerce dans ses lettres : pour cette raison, la journaliste Jane

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