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Soizic, 2 ans, avait été hospitalisée au CHRU de Lille, après être passée sous les roues d’un tracteur tondeuse. Photo archives Christophe Lefebvre - VDNPQR

Après le décès d’une fillette en 2012 au CHRU, un anesthésiste condamné mais dispensé de peine

Le 30 mai 2012, une fillette de deux ans décédait au service réanimation pédiatrique du CHRU de Lille, des suites d’une opération. Le tribunal vient de reconnaître la culpabilité de l’anesthésiste du bloc. Le médecin a néanmoins été dispensé de peine.

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Le 29 mai 2012, quand Soizic, 2 ans, arrive au CHRU de Lille, son état est très grave. La fillette est passée sous les roues d’un tracteur de tondeuse. Elle est opérée en début de soirée. L’intervention durera plus de quatre heures. Trois chirurgiens se relaient. Vingt-deux personnes en tout seront mobilisées au bloc. Transférée en réanimation pédiatrique, la fillette ne se réveille pas. Le décès sera prononcé le 30 mai à 20 heures.

Une erreur de diagnostic devenue faute

Le médecin anesthésiste qui a conduit l’opération était jugé pour homicide involontaire, le 27 février dernier. Aujourd’hui âgé de 43 ans, il s’était présenté au tribunal, très éprouvé, faisant difficilement face aux parents de Soizic écrasés de chagrin, mais en attente d’explications, depuis plus de sept ans.

Leur avocate, Me Catherine Pouzol a dénoncé dans sa plaidoirie « une collection de fautes dans la surveillance de l’enfant ». La plus grave, ont souligné trois experts, étant que la tension de la fillette mal évaluée n’avait pas permis au cerveau d’être irrigué correctement. À son tour, la procureure Laurence Le Gall a estimé que « le médecin n’a pas accompli les soins que les bonnes pratiques commandaient », avant de requérir un an de prison avec sursis.

Me Laurent Guilmain, en défense, a expliqué que le médecin qui est resté au chevet de la fillette bien au-delà de l’opération, n’a pas fait preuve de négligence ni de désinvolture. L’avocat a, sur ce point, convaincu le tribunal.

Une inexpérience, plus qu’un manque de considération

Ainsi, ce mercredi, dans leur délibéré, les juges ont retenu la culpabilité du médecin : « Au début il y a eu une erreur de diagnostic qui s’est transformée en faute. » Mais en rendant la décision du tribunal, le président Bernard Lemaire a précisé que cette faute résultait d’une inexpérience et non d’un manque de considération vis-à-vis de la petite patiente. Le tribunal a pris en compte également les risques inhérents à la fonction, l’absence d’antécédents et de réitération, pour prononcer une dispense de peine.