«Sans MCA, le pacte Sambre-Avesnois, c’est du folklore!»
Acter la délocalisation d’une partie de MCA c’est signer l’acte de mort du territoire. Voilà le message unanime distillé par tous les élus du secteur pour qui le pacte de réussite de la Sambre-Avesnois-Thiérache, signé par Emmanuel Macron en 2018, n’aurait plus aucun intérêt.
by Publié lePrès de 48 h après les premières rumeurs sur un projet de délocalisation de la production de MCA vers Douai, aucun démenti officiel n’est arrivé pour éteindre l’incendie. « Au contraire, embraye Arnaud Decagny. Les éléments que j’ai en ma possession me poussent vraiment à l’inquiétude. » La mobilisation sans précédent des élus mardi après-midi au pied de l’usine témoigne de l’importance stratégique majeure de cette filiale de Renault pour l’arrondissement. « La disparition de MCA, c’est le marasme économique derrière, insiste le maire de Maubeuge. L’impact se fera ressentir sur le commerce de proximité, sur l’immobilier, les sous-traitants et les recettes des collectivités. »
« On peut fermer la ville »
Christophe Di Pompeo, le député En Marche de la troisième circonscription va encore plus loin : « si on délocalise une partie de MCA, on peut fermer la ville de Maubeuge, c’est terminé. » Un sacré coup de canif pour le pacte de la réussite Sambre-Avesnois-Thiérache signé en grande pompe en présence d’Emmanuel Macron le 7 novembre 2018. Le document a permis d’injecter 80 millions d’euros d’aides publics pour le développement du territoire. « Ce pacte a été construit autour de la notion d’emplois, et au premier chef, l’emploi industriel. Les engagements du chef de l’État n’ont plus de sens si la délocalisation est actée », analyse Benjamin-Saint-Huile. Le président de l’agglo ne décolère pas, « on s’est tous unis pour parler d’une même voix malgré nos différences politiques, nous avons décroché ces investissements et deux ans plus tard… Le pire c’est qu’on est incapable de trouver une explication rationnelle à ce projet, cette usine est la plus performante du groupe. C’est démentiel. »
« Sans MCA, le pacte Sambre-Avesnois, c’est du folklore », reprend Christophe Di Pompeo. Améliorer les connexions routières ou développer la RN2 n’auront plus beaucoup de sens si les grands groupes ne viennent pas s’installer. « J ’irai jusqu’au bout pour défendre cette usine », promet le député, convaincu que Renault ne veut pas sacrifier son site de Douai au profit de sa filiale sambrienne afin d’empocher les cinq milliards de prêts de l’État. « Une fois le prêt accordé, ils se rendront compte que laisser 300 personnes à Maubeuge pour l’activité de presse ça n’a pas de sens. Et ils rapatrieront cette activité sur Douai. » Et Christophe Di Pomepo de conclure : « je ne le laisserai pas faire. »