Il est temps de déconfiner (vraiment)

La seconde étape du déconfinement doit apporter cohérence et visibilité aux Français. Sans cela, la relance n’aura pas lieu.

Les dernières données épidémiologiques le confirment : l’épidémie poursuit sa décroissance. Un peu plus de 6 000 nouveaux cas auraient été identifiés depuis le 11 mai. Environ 400 par jour, là où le gouvernement en prévoyait 2 000 à 3 000. Signe que les Français ont à la fois renoué très lentement avec la vie sociale et respecté les consignes de prévention dans leur grande majorité.

Le bénéfice sanitaire est incontestable. Le bénéfice économique l’est moins, comme en témoigne la dernière étude de conjoncture de l’INSEE, post-confinement. La perte d’activité liée à la crise ne serait désormais « plus » que de l’ordre de – 21 % (contre – 33 % estimés début mai). Grâce en soit rendue aux Français qui, bloqués dans leurs achats pendant deux mois, se sont rattrapés depuis. Mais ce rebond pourrait être trompeur. L’horizon incertain, les annonces de faillites à venir, favorisent bien plus l’épargne que la consommation.

Une mauvaise nouvelle pour le gouvernement, dont le plan de relance de l’économie exige de la visibilité. Vous pouvez toujours annoncer des aides sur l’achat automobile, le Français y réfléchira à deux fois s’il ne sait s’il pourra partir avec son nouveau Scénic cet été ou s’il aura toujours un job en septembre !

Il est temps donc d’ouvrir un peu plus les portes du déconfinement. Comment justifier encore la réouverture des lieux de culte mais pas des hôtels et restaurants ? Comment comprendre l’autorisation accordée au Puy du Fou et pas au zoo de Maubeuge ? Comment saisir la fermeture maintenue des parcs et jardins parisiens, tandis qu’on transpire dans les open spaces, bien plus vecteurs de contamination ?

Le Premier ministre, qui annonce ce jeudi de nouvelles mesures en prévision de la saison estivale, ne doit pas seulement poursuivre le déconfinement. Il doit rétablir une certaine cohérence, gage de confiance et de sursaut économique.