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Tollé en Iran après un infanticide aux relents de "crime d'honneur": "Ce qui indigne l'opinion publique, c'est la peine encourue par l'assassin"

Asie

AFP

Publié le 27-05-2020 à 19h29 - Mis à jour le 27-05-2020 à 19h30

Le meurtre d'une adolescente tuée par son père après une fugue avec un homme d'une trentaine d'années, infanticide et féminicide aux relents de "crime d'honneur", suscite un tollé en Iran mercredi. L'affaire est largement couverte par la presse quotidienne et fait la une du journal Ebtekar sous le titre "Maison du père, maison du danger".

Selon les informations des médias locaux, Romina Achrafi a été tuée dans son sommeil le 21 mai par son père, qui l'a décapitée après qu'elle eut regagné le logis familial à Talesh dans la province de Guilan (nord).

Amoureuse d'un homme âgé d'une quinzaine d'années de plus qu'elle et après un refus paternel à sa demande de mariage, la jeune fille serait partie avant d'être retrouvée après une plainte de son père.

En Iran, la loi fixe l'âge minimum pour le mariage à 13 ans pour les femmes.

Selon certains médias, la jeune fille a déclaré au juge, après son interpellation, qu'elle ne voulait pas rentrer chez elle, disant craindre pour sa vie.

"Ce qui indigne l'opinion publique (le plus dans cette affaire), c'est la peine encourue par l'assassin", écrit Ebtekar.

Le journal relève que la loi du talion qui prévaut en Iran pour les meurtres ne s'applique pas aux infanticides lorsqu'ils sont commis par le père de la victime.

De ce fait, le père de Romina n'encourrait que 3 à 10 ans de prison et pourrait même bénéficier d'une peine encore moins sévère, ajoute le quotidien, qui dénonce la "violence institutionnalisée" par la "culture patriarcale" en Iran.

Alors que le hashtag #Romina_Achrafi fleurissait sur Twitter, le président Hassan Rohani a "exprimé ses regrets" à propos de ce crime mercredi en conseil des ministres et plaidé pour une accélération de la validation de plusieurs lois relatives à la répression de la violence, selon la présidence.