Coronavirus: surmortalité en Espagne de 43.000 décès par rapport à la moyenne des 10 dernières années

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Coronavirus: surmortalité en Espagne de 43.000 décès par rapport à la moyenne des 10 dernières années
© PAU BARRENA - AFP
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Sur ce graphique du projet Euromomo, on peut voir que la surmortalité en Espagne pendant la crise du coronavirus est la plus importante des dernières années, mais aussi d'Europe: seule l'Angleterre affiche un plus terrible bilan.
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L'Espagne a enregistré entre le 13 mars et le 22 mai une surmortalité de 43.000 décès supplémentaires par rapport à la moyenne des dix dernières années, a indiqué mercredi un organisme d'investigation dépendant du ministère de la Santé.

Les données fournies par l'Institut sanitaire Carlos III - référence en matière de recherches biomédicales en Espagne - se basent sur les certificats de décès établis ces dernières semaines, pendant lesquelles la pandémie de coronavirus a sévi avec virulence dans le pays.


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Selon le dernier bilan du ministère de la Santé, la maladie a provoqué au moins 27.118 morts en Espagne, mais ce chiffre ne prend en compte que les cas de coronavirus officiellement confirmés par des tests PCR. Or ces tests ont manqué dans le pays, surtout au début de l'épidémie.

Se référant à la moyenne des dernières années, l'Institut Carlos III prévoyait une mortalité d'environ 78.000 personnes entre le 13 mars et le 22 mai, mais les décès rapportés se sont élevés à 120.851, avec une hausse importante entre fin mars et début avril.

Surtout les personnes âgées de plus de 74 ans

"La mortalité a été 55% plus élevée que d'habitude (...) Elle a concerné surtout les personnes âgées de plus de 74 ans", a commenté le directeur du Centre d'alertes sanitaires, le Dr Fernando Simon, lors d'une conférence de presse.

Sur les 43.000 morts supplémentaires enregistrées pendant cette période, plus de 35.500 correspondent à des personnes de plus de 74 ans, la population la plus vulnérable face au Covid-19, selon les données de l'Institut.

Victimes indirectes?

Le Dr Simón a reconnu qu'une partie de ces décès pouvaient correspondre à des personnes infectées par le coronavirus "ayant pu décéder sans être diagnostiquées", mais il a aussi fait valoir qu'il pouvait y avoir des victimes indirectes de la pandémie.

"Une partie (des décès) peuvent être liées à des pathologies pouvant causer une forte mortalité", a-t-il dit, et "les patients, par peur d'aller dans un hôpital où était présent un virus mortifère, ne seraient pas arrivés à temps".

"Dans d'autres cas, la saturation des hôpitaux a aussi fait que les patients y ont réfléchi à deux fois et ont préféré attendre" plutôt que de se faire hospitaliser, a-t-il ajouté.

L'Espagne, un des pays d'Europe les plus endeuillés par la pandémie, a entamé mercredi un deuil national de 10 jours en mémoire des victimes de la pandémie.

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Sur ce graphique du projet Euromomo, on peut voir que la surmortalité en Espagne pendant la crise du coronavirus est la plus importante des dernières années, mais aussi d'Europe: seule l'Angleterre affiche un plus terrible bilan. - © Tous droits réservés

Sur ce graphique du projet Euromomo, on peut voir que la surmortalité en Espagne pendant la crise du coronavirus est la plus importante des dernières années, mais aussi d'Europe: seule l'Angleterre affiche un plus terrible bilan.