Déconfinement : selon l'Insee, la reprise économique espérée est bien au rendez-vous
L’Institut national de la statistique a livré ce mercredi sa première photographie de la France déconfinée. Avec un double constat plutôt encourageant : l’activité économique repart, tout comme la consommation. Mais la récession sera violente.
L’exercice n’est pas simple, reconnaît l’Insee : il s’agit de « mesurer des phénomènes non seulement démesurés, mais aussi mouvants ». Avec le risque, donc, d’obtenir une image instantanée « plus floue qu’à l’accoutumée ». Malgré tout, le point de conjoncture publié ce mercredi permet de dégager de premières tendances « assez claires » des quinze premiers jours de déconfinement.
L’économie sort de son sommeil
Même partielle, la reprise est « nette », selon l’Insee, dans la plupart des grands secteurs de l’économie française : industrie, construction, services. Ce retour à la vie permet d’atténuer la perte d’activité provoquée par la crise sanitaire.
Depuis le 11 mai, le recul ne serait « plus » que de - 21 % par rapport à une situation dite « normale », contre - 33 % au début du mois, alors que le pays était encore sous cloche. « Autrement dit, indique l’Insee, l’économie française fonctionnerait à environ quatre cinquièmes de son niveau d’avant crise, contre seulement deux tiers pendant le confinement ».
Moins 20 % de PIB au deuxième trimestre ?
La fin de la paralysie ne suffira évidemment pas à gommer l’impact économique de l’épidémie. Après un recul de 5,8 %, déjà, sur les trois premiers mois de l’année, l’Insee table sur une chute de 20 % du PIB en avril-mai-juin, Un chiffre « vertigineux », certes, mais en cohérence avec l’ampleur du choc mondial généré par le Covid-19.
En retenant le scénario le plus optimiste, qu’il qualifie lui-même de « peu réaliste », l’institut projette une récession de l’ordre 8 % en France pour l’ensemble de 2020. En clair, ce sera probablement pire au final.
Le « vif rebond » de la consommation
La levée du confinement et la réouverture simultanée de nombreux commerces ont logiquement dopé les dépenses. Entre le 11 et le 17 mai, la consommation des Français aurait ainsi atteint un niveau inférieur de 6 % à la normale, contre - 32 % sur la quinzaine précédente. Le rebond s’est notamment porté sur les biens manufacturés (équipement du foyer, textile, habillement, etc.).
Les ménages toujours déprimés
Ce pan-là de l’étude a été mené entre le 28 avril et le 16 mai, et donc pour l’essentiel avant le déconfinement. L’« indicateur de confiance » qui en découle, complexe à déchiffrer, démontre d’après l’Insee que les Français ressentent « un pessimisme marqué sur la situation économique générale, qu’il s’agisse des perspectives d’évolution du chômage ou du niveau de vie ». Pas vraiment une surprise…
Stéphane Barnoin