L'Europe finit en hausse, le plan de relance européen salué
par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse mercredi grâce aux espoirs d'un redressement rapide de l'économie après la proposition d'un vaste plan de relance européen de 750 milliards d'euros.
À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 1,79% à 4.688,74 points, un plus haut en clôture depuis le 11 mars.
Le Footsie britannique a pris 1,26% et le Dax allemand a gagné 1,33%.
L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 1,73%, le FTSEurofirst 300 de 0,16% et le Stoxx 600 de 0,24%.
La Commission européenne a dévoilé mercredi un plan de relance de 750 milliards d'euros qui, adossé à un budget pluriannuel de 1.100 milliards d'euros, doit permettre à l'économie du bloc de se remettre de l'épidémie de coronavirus qui a fortement ébranlé les 27 Etats membres.
Si cette proposition était approuvée, "cela réduirait le risque d'un effondrement des pays de la périphérie de la zone euro, notamment de l'Italie, et augmenterait la probabilité d'une reprise économique synchronisée à travers le continent", a déclaré Marshall Gittler, analyste chez BDSwiss Group.
L'appétit des investisseurs pour les actifs les plus risqués, alimenté depuis le début de semaine par la poursuite du relâchement des mesures de confinement, a été stimulé en séance par l'annonce de ce programme de grande envergure.
Cette actualité a permis de passer outre à la guerre des mots entre la Chine et les Etats-Unis au sujet de Hong Kong, où les protestations contre le projet de loi de sécurité nationale prennent de l'ampleur.
VALEURS
En Bourse, l'optimisme du marché a profité aux secteurs cycliques ayant perdu du terrain, comme les banques (+3,96%) ou l'automobile (+4,7%) au détriment des compartiments défensifs comme la santé (-2,5%).
Renault a bondi de 17,47% après la présentation d'une nouvelle stratégie de l'alliance formée avec Nissan et Mitsubishi pour redresser sa compétitivité. Le secteur a profité aussi du plan de soutien de quelque huit milliards d'euros à la filière automobile française annoncé mardi par Emmanuel Macron.
Lufthansa est parvenu à grappiller 0,41% après avoir cédé jusqu'à 5,4% en raison du rejet par le conseil de surveillance de la compagnie aérienne allemande des conditions imposées par la Commission européenne pour l'octroi d'un plan de sauvetage de neuf milliards d'euros.
A la baisse, le fabricant allemand de semi-conducteurs Infineon a cédé 4,48% après une augmentation de capital de 1,06 milliard d'euros, destinée au financement du rachat de l'américain Cypress.
A WALL STREET
Au moment de la clôture européenne, Wall Street évoluait dans le désordre: l'indice Dow Jones gagnait 0,94%, le Standard & Poor's 500 0,15% le Nasdaq Composite, à forte coloration technologique, reculait de 1,46%.
Twitter chutait de 4,38% et Facebook de 3,15%, plombés par les déclarations de Donald Trump, qui menace de réguler ou de fermer des opérateurs de réseaux sociaux, au lendemain de la décision de Twitter d'ajouter à l'un de ses messages un avertissement incitant les lecteurs à vérifier la véracité des affirmations du président américain.
TAUX
Sur le marché obligataire, les rendements de référence ont grimpé en réaction à la présentation du plan de soutien de la Commission européenne: celui du Bund allemand à dix ans est monté au-dessus de -0,4%, ce qui ne lui était pas arrivé depuis un mois.
La perspective que l'Italie et l'Espagne soient les principaux bénéficiaires du plan de relance européen, comme évoqué par un responsable européen, a favorisé le repli des rendements obligataires de ces deux pays, qui ont atteint un creux de plus de deux mois pour le taux à dix ans.,.
CHANGES
L'euro repart en baisse après être monté en séance à un pic depuis le 1er avril à 1,1030 dollar, porté par la présentation du plan de relance européen.
"De profondes divisions persistent entre les pays de l'UE au sujet des conditions liées au plan d'aide, un facteur qui pourrait limiter la hausse de l'euro", a déclaré Joe Manimbo, chez Western Union Business Solutions.
La livre recule nettement contre le dollar (-0,9%) et contre l'euro (-0,7%) à cause de la perspective d'une baisse de taux de la Banque d'Angleterre en territoire négatif et de commentaires de responsables politiques soulignant le peu d'avancées réalisé dans les négociations sur le Brexit.,
L'"indice dollar", qui mesure les variations de la devise américaine contre un panier de référence, prend 0,38%.
PÉTROLE
Les cours du brut baissent après la nouvelle mise en garde de Donald Trump contre la Chine au sujet du projet de loi controversé que Pékin compte imposer à Hong Kong.
Le Brent perd 4,45% à 34,56 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 4,69% à 32,74 dollars.
(Laetitia Volga, édité par Jean-Stéphane Brosse)