Municipales : Buzyn regrette le terme de “mascarade” et défend l’exécutif
by valeursactuelles.comToujours candidate à la mairie de Paris, l’ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn, est revenue sur ses critiques au sujet des élections municipales, dont la tenue en mars malgré l’épidémie relevait selon elle de la “mascarade”.
Elle n’avait plus pris la parole depuis le 17 mars dernier. Dans un entretien-fleuve accordé au Figaro, l’ancienne ministre de la Santé, qui a décidé de maintenir sa candidature à la mairie de Paris, raconte comment elle a vécu son transfert du gouvernement à la course à la mairie de Paris. Si elle affirme avoir pu « apparaître comme un bouc émissaire », elle dit regretter certains de ses propos mettant en cause le gouvernement.
« L’intime conviction que le second tour ne pourrait pas avoir lieu »
Malgré l’attente, Agnès Buzyn l’assure : elle portera au second tour des municipales la voix des électeurs qui lui ont fait confiance au premier. Un « temps de réflexion » nécessaire, selon elle, pour accoucher d’une décision « mûrement pesée » et faite « par conviction ». La tenue des municipales, justement, malgré l’arrivée de l’épidémie sur sol européen, lui avait à l’époque arraché le terme de « mascarade », qu’elle dit amèrement regretter aujourd’hui.
Agnès Buzyn dit avoir fait l’erreur de réagir « à chaud ». « Je comprends que mes propos aient créé de l’émoi et aient pu choquer. Le mot ‘mascarade’ était certainement trop fort [...] Je m’excuse d’avoir utilisé ce mot », s’excuse-t-elle ainsi, expliquant avoir été guidée par « l’intime conviction que le second tour ne pourrait pas avoir lieu ».
Une semaine avant, « les experts disaient encore que c’était une gripette »
Force est de constater, fait valoir l’ex-ministre, que la suite de l’histoire lui a donné raison. « La réalité a montré que je ne me suis pas trompée. [...] Une semaine avant l’élection, les experts disaient encore que c’était une ‘grippette’ et que les politiques en faisaient trop’ », fait-elle valoir. Aussi, elle dit ne pas en vouloir à l’exécutif, pour qui sa voix discordante était devenue gênante, se rangeant derrière le « consensus politique et scientifique », qui s’était dit favorable au maintien du premier tour.
Elle salue en outre la gestion de la crise par le gouvernement, estimant que « toutes les mesures ont été prises ». Elle regrette enfin les procédures judiciaires lancées contre des membres de l’exécutif, déplorant qu’« on désigne un peu vite des responsables politiques comme des délinquants en sursis ». « Ils ont été très réactifs, je pourrai en témoigner », assure-t-elle.