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Des investisseurs chinois, le 24 mai 2016, dans la ville portuaire omanaise de Duqm.

Dans le Golfe, le rêve chinois supplante l’« American Dream »

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Attirés par ses capitaux, de nombreux pays arabes ont signé des accords de partenariat stratégique avec Pékin. Et espèrent que la crise liée au Covid-19 ne remettra pas en cause les projets du géant asiatique dans la région.

Longtemps, Duqm n’a été qu’un paisible village de pêcheurs niché sur les bords de l’océan indien, à 500 kilomètres de Muscat, la capitale du sultanat d’Oman. Mais en 2017, lorsque des entreprises chinoises ont annoncé vouloir investir 10,5 milliards de dollars pour le transformer en parc industriel de 1 000 hectares, son destin a basculé.

Ces capitaux arrivaient à point nommé pour le gouvernement omanais, confronté à de graves difficultés financières. Et ce mégaprojet affirmait davantage les ambitions chinoises dans une région considérée comme la chasse gardée des Américains.

Les analystes politiques se sont alors mis à scruter avec une attention nouvelle ce bout de côte désertique, guettant le moindre mouvement de grues. Un port en eaux profondes à Duqm pourrait en effet changer la donne géopolitique ; il permettrait de contourner le détroit d’Ormuz, étroit passage qui voit transiter chaque jour un cinquième du pétrole consommé mondialement, théâtre récurrent de sabotages attribués à l’Iran, sur fond de tensions avec Washington.

Plus intéressant encore, il se situerait sur le chemin entre Gwadar et Dijbouti, deux autres ports dans lesquels Pékin a massivement investi. Gwadar est le terminus du gigantesque corridor économique terrestre que la Chine a créé à travers le Pakistan. Quant à Dijbouti, à l’entrée de la mer Rouge, il accueille, depuis 2017, la première base militaire chinoise à l’étranger, au grand dam des Américains.

Une théorie circule depuis quelques années :  en s’aménageant ces points d’ancrage le long de routes maritimes stratégiques dans l’océan Indien et au Moyen-Orient, Pékin déploierait la stratégie dite du « collier de perles », avec l’idée que ses activités commerciales pourraient se doubler, à terme, d’une présence militaire, comme à Djibouti.