Royaume-Uni : on vous explique pourquoi le super-conseiller de Boris Johnson est haï de tout le pays
by Redaction JDDAccusé de ne pas avoir respecté le confinement, le conseiller spécial de Boris Johnson se retrouve au coeur d'une tempête politique qui nuit gravement à l'image du gouvernement.
Les faits. Il fait la une des journaux britanniques depuis cinq jours. Dominic Cumming, le conseiller spécial du Premier ministre Boris Johnson, est accusé d'avoir enfreint les règles de confinement en place au Royaume-Uni. Vendredi, le Guardian et le Daily Mirror ont révélé qu'il s'était rendu à Durham, à 400 kilomètres de Londres, chez ses parents septuagénaires pour qu'ils gardent son fils, alors qu'il présentait des symptômes du Covid-19. La polémique a enflé quand le Spads (pour Special adviser) a admis avoir conduit une quarantaine de kilomètres jusqu'au château de Barnard, le jour de l'anniversaire de sa femme, pour vérifier si le virus n'avait pas affecté sa vue.
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Lundi, lors d'une conférence de presse dans les jardins d'honneur de Downing Street, Dominic Cummings n'a pourtant formulé aucune excuse. L'homme de 48 ans a assuré avoir agi de manière "légale et raisonnable" et a indiqué qu'il n'avait pas l'intention de démissionner. La veille, Boris Johnson l'avait même défendu. Selon lui, son bras-droit s'est comporté de "façon responsable, légale et avec intégrité", répondant seulement à "son instinct de père".
Pourquoi c'est important. Des explications qui n'ont pas convaincu les Britanniques, alors que certains n'ont pas pu assister aux funérailles de leurs proches pour respecter les consignes sanitaires. Le conseiller spécial se retrouve depuis au cours d'une tempête politique qui menace la crédibilité du gouvernement conservateur. Un secrétaire d'Etat a démissionné mardi et une quarantaine de députés demandent le départ du stratège. Des responsables de l'Eglise anglicane ont abondé dans le même sens.
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Un sondage YouGov pour le quotidien The Times montre même que le soutien du public au Parti conservateur a chuté de neuf points en une semaine, atteignant désormais 44%. Depuis le début de la polémique, les critiques sur la dépendance qu'exerce Dominic Cummings sur "BoJo"pleuvent. Fragilisé par des mesures de restrictions jugées tardives, une quarantaine pour les étrangers considérée comme mal ficelée et le blocage des négociations sur le Brexit, le gouvernement britannique est à un tournant délicat. Il s'apprête pourtant à assouplir les règles de confinement, alors que le Royaume-Uni détient le nombre de morts du coronavirus le plus important d'Europe (37.000).
Un profil bien particulier. L'ampleur de ce scandale outre-Manche tient probablement à la personnalité controversée de Dominic Cummings. Libertaire, anti-européen notoire et impétueux, il est considéré l'artisan du Brexit. Fondateur du mouvement "Vote Leave", il est à l'origine de la fake news la plus emblématique de la campagne du référendum de 2016. Convoqué par une commission parlementaire à ce sujet, le stratège politique a refusé de s'expliquer. Adepte du franc-parler, Dominic Cummings ne s'est pas fait que des amis au sein du Parti conservateur, dont il n'est pas membre. Alors qu'il affiche régulièrement son mépris pour les élites, les Britanniques lui reprochent désormais son "faites ce que je fais, pas ce que je dis".
Il n'est pas le premier. Plusieurs dirigeants et hauts conseillers ont enfreint le confinement. Avant cette affaire, la cheffe des services sanitaires écossais puis un conseiller scientifique britannique - Neil Ferguson, l'épidémiologiste vedette de l'Imperial College, qui a convaincu l'Europe de se confiner - avaient été épinglés pour n'avoir pas respecté les règles de la quarantaine. L'une et l'autre avaient immédiatement démissionné.
Samedi dernier, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a rejoint sa femme et ses enfants à une vingtaine de kilomètres de sa résidence d'Ottawa (dans l'Ontario), dans un chalet de la ville de Gatineau au Québec. Ce alors que les autorités demandent de ne pas franchir cette frontière interprovinciale, rapporte le Journal de Montréal.
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