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Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, a estimé mercredi 27 mai 2020 que Hong Kong ne jouissait plus de l'autonomie qui lui permettait de bénéficier de privilèges commerciaux avec les Etats-Unis. © Nicholas Kamm, pool, AFP (archives)

Pour Mike Pompeo, Hong Kong ne mérite plus ses privilèges commerciaux avec les États-Unis

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C'est la première riposte américaine à la loi controversée sur la sécurité nationale à Hong Kong que le Parlement chinois s'apprête à voter. Le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, a affirmé, mercredi 27 mai, devant le Congrès, que l'ancienne colonie britannique ne jouissait plus de l'autonomie promise vis-à-vis de Pékin. Et d'estimer que Hong Kong ne pouvait continuer à bénéficier de privilèges commerciaux avec les États-Unis.

"Aucune personne sensée ne peut soutenir aujourd'hui que Hong Kong conserve un haut degré d'autonomie par rapport à la Chine, au vu des faits sur le terrain", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Mike Pompeo a une nouvelle fois dénoncé l'intention de la Chine "d'imposer de manière unilatérale et arbitraire" la loi sur la sécurité nationale, qui vise officiellement à interdire le terrorisme, la sécession, la subversion et l'ingérence étrangère.

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"Cette décision désastreuse de Pékin n'est que le dernier d'une longue liste d'actes qui sapent fondamentalement l'autonomie et les libertés de Hong Kong, et les promesses faites par la Chine elle-même au peuple de Hong Kong" dans le cadre de textes internationaux, a-t-il estimé.

Révocation du statut commercial de Hong Kong

Selon une loi adoptée l'an dernier par le Congrès des États-Unis, le secrétaire d'État était tenu de "certifier" si le territoire jouissait toujours de son autonomie. Il a donc décidé que ce n'était pas le cas.

"J'ai certifié au Congrès que Hong Kong ne continuait pas à mériter le même traitement" que Washington lui octroyait jusqu'ici, a-t-il expliqué, remettant ainsi en cause le statut commercial préférentiel accordé à l'ex-colonie britannique en raison de son autonomie. Concrètement, l'administration de Donald Trump peut désormais mettre fin à ce statut commercial préférentiel. Mais elle n'a pas encore dit si elle mettrait cette menace à exécution.

"Le président décidera exactement les mesures que prendra le gouvernement américain", a expliqué le secrétaire d'État adjoint pour l'Asie, David Stilwell, évoquant des représailles économiques, des sanctions ciblées ou des interdictions d'entrée aux États-unis. "Ces mesures seront aussi ciblées que possible pour obtenir un changement d'attitude", a-t-il dit à des journalistes, tout en reconnaissant qu'un retour en arrière de Pékin était peu probable.

Un nouveau front avec Pékin sur les droits des Ouïghours  

Dans ce climat explosif entre les deux premières puissances mondiales, le Congrès américain a en outre adopté une loi, mercredi, pour sanctionner des responsables chinois pour "l'internement de masse" des musulmans ouïghours.

La Chambre des représentants a voté ce texte en faveur à l'écrasante majorité de 413 voix pour et seulement une contre. Le Sénat l'avait déjà approuvé à l'unanimité mi-mai. Reste à savoir si Donald Trump promulguera la loi dans la foulée. 

Avec AFP