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Pour Martine et Roger, le Sporting, c’est comme la maison.

Armentières : Martine et Roger Baurance, dans les starting-blocks pour la réouverture du Sporting

C’est une institution à Armentières. Tout le monde ou presque a, un jour ou l’autre, sifflé un petit crème ou une chope chez Martine et Roger, les patrons du Sporting. Et, plus qu’un bistrot, pour le couple, c’est toute une vie sociale qui s’est arrêtée le 14 mars. Comme d’autres cafetiers, ils se préparent en attendant les annonces du Premier ministre ce jeudi.

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« On pourrait fort bien vivre sans ça. Mais c’est toute notre vie sociale. Celle des autres aussi… »

« J’ai cru à une blague, rappelle Roger. Quand la fermeture a été annoncée à 20 h, je jouais à la belote. J’ai reçu des coups de fil mais je n’y croyais pas. » Et pourtant, quelques heures plus tard, Roger devait baisser le rideau. « Ça fait 53 ans que je bosse et c’est la première fois je vais avoir trois mois d’inactivité. » Alors, forcément, au début, ça n’a pas été facile. « J’ai pris un coup sur la cafetière. Pendant les premières semaines, tu tournes en rond. Plus de bistrot, plus de sport… », soupire le féru de foot. Dans un sourire, Martine confirme que son époux a été plutôt « pénible ». « Mais moi, ça a été ! Avant ça, quand je pensais à la retraite, j’avais des angoisses, je pensais que j’allais m’ennuyer… mais, finalement, non ! »

Il n’empêche que, comme sa moitié, Martine trépigne d’impatience à l’idée de rouvrir. « Plus qu’un gagne-pain, c’est notre vie, soupire la patronne du Sporting. On pourrait fort bien vivre sans ça. Mais c’est toute notre vie sociale. Celle des autres aussi… Moi, quand je suis au café, c’est comme si j’étais à la maison et que je recevais des amis pour l’apéro. » Alors, chez les Baurance, on se prépare activement. « Une fois digéré, j’ai commencé à réfléchir à l’après, explique Roger aujourd’hui incollable sur les chiffres des contaminés, des hospitalisés, des taux de remplissage des hôpitaux. En voyant les courbes, j’ai commencé à penser à des tas de trucs. »

Et à prendre les devants en commandant du gel hydroalcoolique, des masques (« pour moi, ce sera une visière en plexi, histoire qu’on voit le maquillage !  », s’amuse Martine), en repensant le mode de fonctionnement du bistrot, en commandant des plaques de plexiglas. « Dix plaques de 2 m sur 60 cm que j’ai fait descendre de Paris. » Des panneaux qui lui permettront de séparer les tables – « quatorze tables de deux » –, d’isoler le comptoir tandis que seront aménagés une entrée, une sortie et un sens de circulation. Restera à trouver une astuce pour permettre aux beloteux habituels de taper le carton… et à croiser les doigts pour pouvoir rouvrir les portes d’un troquet historique.