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Le coronavirus pourrait disparaître avec l’été, estime l’Académie de médecine. Photo Johan Ben Azzouz - La Voix du Nord

Coronavirus: la chaleur pourrait diminuer la transmission, estime l’Académie de médecine

Ce qui pourrait signifier que le coronavirus disparaîtrait avec l’été.

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Depuis l’apparition de la pandémie de coronavirus, une interrogation subsiste : la chaleur permet-elle, ou non, d’affaiblir le virus ? Un peu à la manière de la grippe saisonnière, le Covid-19 perd-il de sa force l’été ? Plusieurs études ont été réalisées sur la question. Pour en avoir le cœur net, l’Académie de médecine a décidé, à son tour, de se pencher sur le sujet.

Dans un communiqué de presse, l’Académie de médecine rapporte qu’« une augmentation de 1 degré de température » est « associée à une diminution de 3,1 % des nouveaux cas et de 1,2 % des décès », citant une première étude. Pour confirmer ces données, elle a mené sa propre enquête (soumise pour publication). Elle a donc chargé plusieurs médecins, pharmaciens et cadres de santé exerçant dans différentes zones : en France métropolitaine, en Italie, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Mali, au Togo, au Gabon et dans les DOM/TOM ; de collecter des données.

Les « correspondants » ont dû établir des relevés hebdomadaires, en notamment les cas (en les différenciant en fonction des cas «importés» ou «autochtones»), le nombre d’hospitalisations ou de décès. Ils ont également dû relever la température, les densités de population, ainsi que d’autres facteurs comme l’arrivée groupée de voyageurs malades, la prise éventuelle de chloroquine ou encore le respect des mesures de confinement.

Moins de cas là où il fait plus chaud

Résultat de l’enquête : il y a moins de cas là où il fait plus chaud.« Les résultats de cette enquête attestent que l’indice de diffusion, de 2,67 en Europe pour une température moyenne de 11,2ºC, s’abaisse à 0,03 en Afrique subsaharienne où la température moyenne s’élève à 34,8ºC », précise le communiqué de l’Académie de médecine.

« Ils confirment les observations selon lesquelles les climats chauds ont un effet réducteur sur la transmission de SARS-CoV-2 et confortent l’hypothèse d’une influence saisonnière du climat sur l’épidémiologie de la Covid-19 dans les pays tempérés », poursuit-elle.

C’est pourquoi, sur la base de ces données préliminaires, l’Académie de médecine a émis des recommandations. Elle souhaite que le facteur climatique soit intégré dans « les modélisations du phénomène épidémique » et la prise en compte « des prévisions météorologiques dans les instances décisionnelles relatives à la gestion de la crise sanitaire Covid-19 ».

Par ailleurs, elle estime important de « ne pas négliger le risque de résurgence épidémique de Covid-19 », notamment en France métropolitaine à l’automne. En effet, l’épidémie semble s’accélérer en Amérique du Sud, qui rentre dans la saison hivernale. L’académie conseille de renforcer « les capacités de surveillance, de prévention et de riposte dès le mois de septembre ».