Les nouvelles ambitions de Renault-Nissan : faire des économies pour être rentable

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Les dirigeants de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi ont dévoilé leur nouvelle stratégie. Objectif : gagner en rentabilité. Les syndicats s'inquiètent des suppressions de postes engendrées par ces plans d'économies.

La fin de l'ère Ghosn

Une nouvelle stratégie pour Renault, Nissan et Mitsubishi Motors. Les trois constructeurs automobiles ont longtemps misé sur les volumes de production et de ventes. C'était la griffe de Carlos Ghosn. Mais voilà, les chiffres de ventes ont chuté l'an dernier, avant même la crise du coronavirus.

D'où la nécessité de revoir la stratégie. Désormais, les dirigeants de l'alliance disent vouloir davantage de rentabilité.

Rentabilité, système de "Leader-follower"

Lors d'une visio-conférence ce mercredi, le président du partenariat franco-japonais a expliqué, par exemple que les constructeurs allaient réduire leur gamme de véhicules et qu'ils allaient davantage produire en commun pour éviter les doublons.

C'est le système dit de "leader-follower", où l'un des partenaires pilote un programme et les autres le suivent.

Pour autant, Jean-Dominique Senard a exclu toute fusion des trois entités.

L'enjeu pour Renault, Nissan et Mitsubishi, comme pour tous les constructeurs auto, c'est de faire face aux nouvelles exigences environnementales, avec des moteurs moins polluants, avec des voitures électriques ou hybrides.

Stratégie globale, conséquences sociales

Maintenant, comment est-ce que tout cela va se traduire dans les usines ? Beaucoup craignent la fermeture de certains sites et des suppressions de postes.

Ainsi, les salariés de Nissan, en Espagne, qui se sont rassemblés à Barcelone pour exprimer leur inquiétude.

« Ce qu'on craint, explique Juan Carlos Vicente, représentant syndical, c'est que 25 000 familles se retrouvent sur le carreau. C'est ça qu'on écrit avec les lumignons, pour attirer l'attention. »

5000 suppressions de postes en France

Il appartient à chaque constructeur de dévoiler son plan d'économies. Nissan le fera ce jeudi, Renault, ce vendredi.

Il se murmure qu'en France, la marque au losange pourrait supprimer 5.000 postes d'ici à 2024, principalement par des départs à la retraite non remplacés.

Selon les derniers chiffres disponibles, la société emploie en France quelque 48.000 personnes, 27% de ses effectifs globaux. Les suppressions, si elles se confirmaient, représenteraient donc plus de 10% de la main-d’œuvre française du groupe au Losange.

Renault s'est récemment vu promettre un prêt garanti par l’État de 5 milliards d'euros.