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Décollage et amarrage réussis pour «Crew Dragon»

Décollage et amarrage réussis pour «Crew Dragon»

La capsule habitée de SpaceX a décollé de Cap Canaveral samedi soir pour envoyer deux Américains vers l'ISS sans l'aide des Russes. Une première pour une société privée. Le lancement s'est passé sans encombre et les astronautes sont désormais amarrés à la station.

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Il était 15h22 au centre spatial Kennedy en Floride, sur la côte Est des Etats-Unis, et 21h22 à Paris quand la fusée Falcon 9 a allumé ses moteurs. Elle devait initialement décoller mercredi, mais le lancement a été reporté à cause de la météo orageuse. Ce samedi, la Falcon s’est élevée dans le ciel pour emmener non pas un satellite ou un cargo de ravitaillement pour la station spatiale, mais pour la première fois, un vaisseau occupé par deux astronautes, direction l’ISS. Ce vol inaugural est un événement historique pour SpaceX et symbolique pour les Etats-Unis, qui retrouvent leur indépendance dans l’accès à l’espace vis-à-vis de la Russie.

Dimanche 16h30. Et amarrage réussi ! Après plusieurs tours de Terre pour s'aligner sur la trajectoire de l'ISS, Crew Dragon s'est accroché à la station spatiale internationale sans souci. Les astronautes vérifient en ce moment qu'il n'y a pas de fuites. Puis il pourront, dans quelques heures, pressuriser le sas, ouvrir l'écoutille et entrer dans la station pour retrouver à bord l'Américain Chris Cassidy et les Russes Anatoly Ivanishin et Ivan Vagner.

21h35. Le deuxième étage s’est séparé de la capsule. Les astronautes sont en orbite.

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À gauche, le deuxième étage vu depuis la capsule Crew Dragon, quelques secondes après la séparation. À droite, les astronautes dans la capsule, en orbite. Image SpaceX. Nasa

21h33. Le premier étage de la fusée est correctement retombé sur le bateau de SpaceX, «Of Course I Still Love You», comme prévu. Pendant ce temps, le moteur du deuxième étage s’est éteint et la capsule Crew Dragon file désormais à la vitesse fixe de 27 000 km/h.

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Le premier étage réutilisable de la fusée s’est posé en douceur sur un bateau de SpaceX en mer. Image SpaceX. Nasa

21h30. La capsule passera au-dessus du nord de la France entre 21h44 et 21h46, mais il fera encore trop jour pour apercevoir un point lumineux.

21h25. Le lancement se passe très bien pour l’instant. Le premier étage de la Falcon 9 vient de se séparer et va retomber doucement au sol. Le moteur du deuxième étage prend le relais et le vaisseau continue de prendre de la vitesse : 6000 km/h, 10 000 km/h… Le but est de finir en orbite à la même vitesse de croisière que la station spatiale internationale, à 28 000  km/h, pour pouvoir s’y amarrer.

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Séparation du premier étage à gauche, vu depuis le deuxième étage de la fusée. À droite, le moteur du deuxième étage prend le relais. Image SpaceX. Nasa

21h22. Décollage !

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21h20. La fusée bascule sur son alimentation interne en électricité.

21h15. «C’est vraiment un honneur de participer à cet énorme effort pour ramener les Etats-Unis dans le business du lancement, commente le commandant de la mission Douglas Hurley depuis son siège. On vous parlera depuis l’orbite.»

21h10. Le remplissage des réservoirs vient de se terminer.

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21h02. T-20 minutes ! La Nasa rappelle dans son direct sur Youtube que le voyage vers l’orbite terrestre durera près de neuf minutes. Le moteur du premier étage de la fusée sera allumé durant deux minutes et demie, puis il retombera vers la Terre. Comme d’habitude, SpaceX veut le récupérer en le faisant atterrir en douceur sur une barge en mer.

Le deuxième étage prendra alors le relais. A 8 min et 43 secondes après le décollage, le moteur du deuxième étage s’éteindra et Crew Dragon sera en orbite. Trois minutes plus tard, le deuxième étage se séparera de la capsule à son tour.

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Samedi 20h50. Retour à Cap Canaveral ! Annulé mercredi au dernier moment pour cause de risque d’orage, le décollage historique de Crew Dragon est programmé ce samedi à 15h22 heure locale (21h22 à Paris). Tous les indicateurs sont au vert pour l’instant, y compris la météo.

Les astronautes Robert Behnken et Douglas Hurley sont installées à bord de la Falcon 9, dont les réservoirs sont en train d’être remplis.

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La capsule Crew Dragon au sommet de la fusée, 30 minutes avant le décollage, samedi 30 mai 2020. Photo Nasa

Mercredi 22h15. Trois indicateurs météo sont au rouge – le moulin à champ qui mesure l’électricité statique dans l’air, les cumulonimbus… Le risque d’orage est trop grand, et la Nasa annonce l’annulation du lancement pour ce soir. Le décollage est reporté à samedi. Le carburant va être retiré de la fusée, et les astronautes vont en redescendre.

22 heures. A 35 minutes du décollage, c’est l’heure de remplir les réservoirs de la fusée. La Falcon 9 est propulsée à l’oxygène liquide et au kérosène.

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Photo Nasa

19h50. Behnken et Hurley sont désormais installées dans leurs sièges, ceintures bouclées, et vont y rester pour encore… deux heures et quarante-cinq minutes avant le décollage. Bon courage !

19h35. Les astronautes ont quitté le bâtiment des opérations au centre Kennedy et parcourent les 13 kilomètres qui les séparent de la presqu’île de Cap Canaveral, où se trouve le pas de tir, en voiture. Les véhicules paraissent minuscules au pied de la fusée.

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La fusée Falcon et sa capsule Crew Dragon avant le décollage du premier vol habité, le 27 mai 2020. Photo Nasa

19 heures. Le patron de la Nasa, Jim Bridenstine, et le boss de SpaceX, Elon Musk, sont venus saluer les astronautes en combinaison. A bonne distance et en portant un masque, bien sûr, covid oblige.

18h45. Hurley et Behnken enfilent leur combinaison et posent pour les photographes, installés dans leurs sièges Crew Dragon. La cérémonie a lieu «dans la même pièce que la première mission Apollo habitée, Apollo 7», précise la Nasa.

17h30. SpaceX n’est pas le seul sous-traitant de la Nasa à construire un vaisseau spatial habitable : de son côté, Boeing développe aussi une capsule pour l’ISS nommée «Starliner». Un peu en retard, elle n’a pas bien réussi son premier vol de test à vide en décembre et n’accueillera pas de passagers avant l’an prochain. Abîmée par la crise du Covid-19, Boeing est dans une très mauvaise passe. Son PDG Dave Calhoun vient d’annoncer le licenciement de 6 770 employés dans les mois à venir – à ajouter aux 5 520 départs volontaires déjà prévus.

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Installation de la capsule Starliner de Boeing sur une fusée Atlas V, fin novembre 2019, pour le premier vol de test depuis le centre Kennedy en Floride. Photo Cory Huston. Nasa

16h30. «Une fois en orbite», explique SpaceX sur son site où le déroulé de la mission est détaillé, l’équipage du vaisseau Crew Dragon devra vérifier que tout fonctionne comme prévu, en communication avec le contrôle de mission au sol. Les systèmes de support de vie (air, eau, température, pression), les propulseurs… Puis le vaisseau «effectuera une série de manœuvres pour se positionner avant le rendez-vous et l’amarrage à l’ISS.»

Et après ? Ce n’est pas une simple visite. Si Behnken et Hurley réussissent à pressuriser sas et entrer dans la station spatiale, ils y resteront plusieurs semaines. Ils aideront à combler les manques d’un planning chamboulé sur l’ISS, et attendront sans doute «jusqu’à début août», a annoncé Jim Bridenstine, patron de la Nasa. Puis le vaisseau rentrera sur Terre et il faudra plusieurs semaines pour l’inspecter à fond, avant de le laisser repartir le 30 août avec un équipage de 4 astronautes, qui formera la vraie relève sur l’ISS. «Il y a beaucoup de flexibilité dans cette mission, mais c’est intentionnel. Le but est de les amener à la station spatiale, tester les systèmes et les ramener. S’ils peuvent faire du travail supplémentaire quand ils seront à bord de l’ISS, c’est très bien. Mais c’est d’abord un vol de test.»

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Vue d’artiste du Crew Dragon s’amarrant à la station spatiale internationale. Image SpaceX. Nasa

15h30. Des bulletins météo ponctuent régulièrement les derniers préparatifs : on craint des vents forts et un ciel trop chargé ce mercredi soir, qui obligeraient à reporter le décollage. Car une tempête tropicale touche actuellement la Caroline du Sud, et un orage voisin traîne non loin de Cap Canaveral. Les probabilités que le temps soit acceptable pour le lancement ont tout de même grimpé de 40% à 60% entre lundi et mardi. On y croit.

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La tempête Bertha en Caroline du Sud, et un orage à l’est de Cap Canaveral. Image satellite Noaa à 15h26 (heure de Paris).

15h08. A la question que tout le monde se pose, Doug Hurley répond sur Twitter : «un steak et des oeufs». Bon app' !

15 heures. Le directeur des opérations de vol à la Nasa a détaillé le programme des astronautes lors d’une conférence de presse. Bob Behnken et Doug Hurley vont se réveiller à 9 heures (15 heures à Paris), prendront leur petit-déjeuner, passeront une dernière visite médicale et participeront à d’ultimes réunions de briefing. Puis ils enfileront la combinaison spatiale conçue par SpaceX, toute blanche et grise. Epurée et futuriste comme l’intérieur de la capsule Crew Dragon, elle tranche avec les vieilles combis «citrouille» que portaient les astronautes américains qui voyageaient en navette. On doit leur design à Jose Fernandez, costumier pour des films de superhéros comme Wonder Woman ou Captain America: Civil War

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Bob Behnken et Doug Hurley dans leurs combinaisons SpaceX au centre spatial Kennedy de Floride, le 17 janvier. Photo Kim Shiflett. Nasa

Les astronautes quitteront le bâtiment des opérations peu après 13 heures (19 heures à Paris) pour se diriger vers le pas de tir.

14h30. Le décollage sera évidemment retransmis sur le site de SpaceX et sur la chaîne Youtube de la Nasa, mais il y aura ce soir une autre manière de suivre l’événement en direct : lever les yeux au ciel !

Après avoir quitté la Floride, Crew Dragon traversera l’Atlantique puis survolera l’Europe de l’ouest dans sa trajectoire de mise en orbite. On pourra l’observer depuis le nord de la France entre 22h54 et 22h55 (heure de Paris) : il suffira de braquer une paire de jumelles vers le ciel et chercher le point lumineux en mouvement. En essayant d’imaginer que deux êtres humains s’y cachent…

14 heures. Le soleil se lève sur une nouvelle ère pour l’astronautique américaine… La fusée Falcon 9 de SpaceX trône sur son pas de tir au centre spatial Kennedy. Elle attend l’arrivée des deux astronautes Robert Behnken et Douglas Hurley, qui emprunteront le couloir visible au sommet de la tour pour s’installer dans la capsule futuriste. Comme pour monter dans un avion.

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La fusée Falcon 9 de SpaceX et sa capsule Crew Dragon, installée au sommet, vue à l’aube ce mercredi sur le pas de tir de Cap Canaveral en attendant le décollage. Photo Joel Kowsky. Nasa