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Aziz Akhannouch : L’agriculture marocaine de plus en plus résiliente

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Aziz Akhannouch dresse le bilan devant les conseillers

L’évolution de l’agriculture marocaine en cette conjoncture particulière a été présentée en détail à la Chambre des conseillers. Aziz Akhannouch, ministre de l’agriculture de la pêche maritime, du développement durable et des eaux et forêts, a dressé un bilan actualisé de l’actuelle campagne. Il ressort que malgré le contexte sanitaire inédit et la baisse accentuée de la pluviométrie, l’agriculture marocaine a fait preuve de résilience. Un redressement des marchés est observé à ce jour aussi bien au niveau interne qu’externe. D’autant plus que la machine tourne à un rythme régulier en dépit de toutes les difficultés rencontrées sur le terrain. Le ministre a fait part de réalisations satisfaisantes et d’une mobilisation continue de l’ensemble des instances pour maintenir la cadence et préserver la dynamique de ce secteur qui continue d’afficher un approvisionnement normal. Détail des différents points abordés lors de la séance parlementaire du mardi 26 mai.

Le plan anti-sécheresse sur la bonne voie

Le déficit pluviométrique est l’actualité phare du secteur. Les conditions météorologiques difficiles auxquelles font face les agriculteurs marocains ne semble pas avoir freiné l’élan de l’ensemble des filières. Les interventions proactives de la tutelle ont permis de résorber le choc. Citons dans ce sens le programme anti-sécheresse initié bien avant le déclenchement de la crise sanitaire liée à la propagation de la pandémie Covid-19 au niveau national. On relève dans ce sens la distribution de 2,8 millions de quintaux d’orge subventionné représentant 56% du programme et une valeur de 200 millions de dirhams. Un autre programme suivra permettant de couvrir les besoins des agriculteurs, notamment en fourrage subventionné d’ici septembre. La finalité étant d’accompagner les agriculteurs en mettant à leur disposition tous les moyens disponibles. Rappelons que la saison agricole a été marquée par la diminution des précipitations. Le volume pluviométrique a atteint jusqu’à présent les 103 millimètres comme moyenne nationale et un cumul pluviométrique national de 253 millimètres, en baisse de 14% par rapport à la saison précédente. S’agissant des réserves des barrages à usage agricole, le ministre indique qu’un déficit hydrique aigu est observé au niveau des périmètres de Doukkala et d’Al Haouz, et ce à l’exception de N’Fiss. De même, les périmètres de Tadla, Moulouya, Ouarzazate et Tafilalet affichent une situation hydrique moyenne au moment où le contexte est satisfaisant dans le Gharb et le Loukkos.

Toutes les dispositions logistiques seront prises pour Aïd Al Adha

La situation actuelle laisse pousser la réflexion sur le devenir du secteur au post-Covid, notamment les préparatifs de l’Aïd Al Adha qui se profilera dans quelques semaines. Le ministre rassure dans ce sens. Toutes les dispositions logistiques seront prises pour être au rendez-vous d’autant plus que l’opération d’identification a concerné à l’heure actuelle 2,6 millions de têtes de cheptel. M. Akhannouch indique dans ce sens que cette circonstance religieuse nécessite une bonne planification et organisation du circuit de commercialisation en respect des dispositions sanitaires. Il est à noter que la crise sanitaire a imposé en premier temps la fermeture des marchés en vue de protéger la population agraire contre un éventuel risque de contamination au Covid-19. Le rythme reprend progressivement. 12 marchés ont été ouverts à ce jour. Le ministre promet l’ouverture de 40 autres points de vente les prochains jours rappelant que la situation actuelle met en avant l’impératif de fournir davantage d’efforts en termes d’organisation du circuit de commercialisation, notamment les abattoirs, les marchés de fruits et légumes et bétails.

Un bon rendement des filières

A ce jour, 5,23 millions d’hectares ont été emblavés, dont 4,34 millions d’hectares ont été réservés aux céréales. L’opération de récolte concernera 2,3 millions d’hectares alors que la récolte prévisionnelle devrait atteindre les 30 millions de tonnes de quintaux. S’agissant de la filière sucrière, la superficie cultivée en betterave à sucre s’élève à 57.000 hectares. Elle représente en effet l’équivalent de 96% de la superficie programmée. Se référant au ministre, les quantités livrées ont totalisé, au 22 mai, les 370.000 tonnes, soit 11% de la production brute prévisionnelle. Cette dernière est estimée à 3,42 millions de tonnes, avec une rentabilité située autour de 60 tonnes par hectare. Il en est de même pour la canne à sucre dont la production devrait atteindre les 646.000 tonnes, tandis que 35.000 tonnes sont en cours de transformation dans les usines.

Une bonne performance à l’export

L’ensemble des filières affichent une bonne performance à l’export. Selon les chiffres relevés par Aziz Akhannouch, les exportations de primeurs ont grimpé de 8% au 17 mai totalisant un volume de 1,12 million de tonnes. Les exportations de tomates ont affiché une hausse de 4%, soit 520.000 tonnes expédiées à l’étranger. Les exportations d’agrumes se sont élevées, pour leur part, à 476.000 tonnes. Les ventes des haricots à l’export ont concerné un volume de 116.000 tonnes, en progression de 9%. Celles des courges se sont améliorées de 8% (44.000 tonnes). Les exportations de pastèques et des fruits rouges ont marqué pour leur part une croissance à deux chiffres. On note des hausse respectives de 61% et de 25%. Le Maroc a également expédié à l’export un volume de 32.000 tonnes d’avocats marquant un pic de 193% comparé à la même période de l’année passée.