"Une double peine" : le président de l'US Orléans, Philippe Boutron, réagit à la descente du club en National 1

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Philippe Boutron, président de l'US Orléans, évoque "beaucoup de tristesse" quant à la relégation du club en National 1. © gaujard christelle

Philippe Boutron, le président de l'US Orléans, réagit après la décision de la Fédération française de ne pas passer la L2 de 20 à 22 clubs. Ce qui entérine la descente du club orléanais en National 1.

Comme on pouvait s'y attendre, le comité exécutif de la Fédération française de football (FFF) a voté, ce mercredi 27 mai, contre la décision de l'assemblée générale de la Ligue de football professionnel (LFP) du 20 mai, de passer la Ligue 2 de 20 à 22 la saison prochaine. Une décision qui entraîne la relégation du Mans et de l'US Orléans, respectivement 19e et 20e, en National 1.

"Je m'y attendais. Mais c'est toujours une déception et il y a beaucoup de tristesse", affirme Philippe Boutron, le président de l'US Orléans. "On s'était beaucoup investi dans ce dossier avec Thierry Gomez (président du Mans). C'est rageant car notre procédure s'appuyait sur un règlement avec cette convention entre la LFP et la FFF qui permet à la L2 de passer à 22 clubs." Et Philippe Boutron d'enchaîner :

"En plus, la décision a été approuvée par un vote. Pour la première fois peut-être, le foot pro a fait preuve de solidarité. Et derrière, un monsieur tout seul (Noël Le Graët, le président de la FFF) décide de tout. Cela veut dire clairement que la LFP, les conventions et les votes ne servent à rien. Un moment donné, autant que la FFF s'occupe de tout. On gagnera du temps."

La dimension économique

Si la FFF n'a pas autorisé la L2 à 22 clubs, c'est aussi pour éviter les recours de tous les clubs amateurs condamnés à la descente et qui auraient pu s'appuyer sur le maintien de l'US Orléans et du Mans. "Sauf qu'en L2, il y a une dimension économique qu'il faut intégrer et qui n'a rien de comparable. Un club de L2, c'est une société commerciale. On l'a tous entendu : le président Emmanuel Macron a dit qu'il fallait tout faire pour éviter les difficultés des entreprises et les licenciements", affirme le président de l'USO. "Toutes les autres disciplines ont pris d'autres dispositions car il y a eu plus de réflexions économiques dans ces fédérations. Le football, lui, et la décision de la FFF le prouve, se veut au-dessus des contraintes économiques de la France."

Reste que sportivement, la descente de l'US Orléans, bonne dernière au classement, ne constitue pas un scandale. "Ok, on fait une mauvaise saison. Mais il restait dix matches et on sait qu'en sport, tout peut arriver", se défend Philippe Boutron. "Si la saison s'était achevée, il n'y aurait eu aucune contestation. Après, il est logique que la santé prenne le pas sur le reste, ce n'est pas discutable. Mais je pense que ces circonstances exceptionnelles auraient mérité des mesures exceptionnelles."

"On n'aura pas le choix. On va réduire la voilure. Le budget était presque de 10 M€ cette année. Il va être divisé par deux."Philippe Boutron (Président de l'US Orléans)

Il n'en a rien été et les conséquences risquent d'être lourdes pour l'US Orléans. "Pour nous, c'est clairement une double peine. Déjà, le championnat s'est arrêté et on a perdu des recettes (droits TV, spectateurs...). En plus, on va cumuler avec les difficultés d'une relégation. Il y a aura forcément des conséquences sur les structures humaines du club. On n'aura pas le choix. On va réduire la voilure. Le budget était presque de 10 M€ cette année. Il va être divisé par deux."

"Défendre nos droits et nos intérêts"

Mais Philippe Boutron ne veut toutefois pas s'avouer vaincu. "On va se concerter  avec nos avocats mais on va continuer très certainement", affirme-t-il. Si la LFP ne fait pas appel, l'US Orléans et Le Mans peuvent se tourner vers le CNOSF (Comité National Olympique et Sportif Français), qui n'a qu'un avis consultatif ou ensuite vers le Conseil d'Etat.

"De tous les recours actuels dans le football, on est les seuls à s'appuyer sur un règlement et un vote et à avoir respecté les procédures", explique-t-il. Alors que la FFF, elle, ne s'est reposée uniquement que sur "l'intérêt  supérieur du football français". "Juridiquement, on a des arguments. On va défendre nos intérêts et nos droits jusqu'au bout."

Patrick Paumier