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Ursula von der Leyen.
© Francois Lenoir/AP/SIPA

Relance économique: la Commission européenne met 750 milliards d’euros sur la table

L’Italie et l’Espagne vont recevoir une part non négligeable de ce plan de relance, pays qui ont été particulièrement touchés par la pandémie. La Commission propose aussi de gonfler le budget pluriannuel de l’Union européenne, en créant de nouvelles taxes.

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Au tour de la Commission européenne de présenter son plan pour relancer l’économie. Mercredi 27 mai, la présidente de l’institution Ursula von der Leyen a détaillé les différents mécanismes de ce super dispositif à 1 850 milliards d’euros. Tout d’abord, la Commission propose une enveloppe de 750 milliards d’euros qui constituerait un fonds de relance post-pandémie. Il combinerait 500 milliards d’euros d’aides directes et 250 milliards de prêts financés par un emprunt communautaire mené par la Commission. Cette dernière propose de commencer à rembourser après 2027 l’emprunt qui financera le fonds de relance.

Par ailleurs, la Commission européenne propose de porter le budget européen à long terme à 1 100 milliards d’euros sur sept ans. L’exécutif a aussi évoqué la création de nouvelles taxes pour abonder ce budget pluriannuel, comme une taxe carbone sur les importations, une taxe sur les entreprises ou encore une autre sur le numérique. Par ailleurs, un fonds de transition vers une « économie plus verte » devrait être abondé de 32,5 milliards d’euros.

Sévèrement touchés par la pandémie, l’Italie et l’Espagne devraient être les principaux bénéficiaires de ce plan. En effet, sur un total de 750 milliards d’euros, 173 milliards d’euros seraient débloqués pour l’Italie (82 milliards d’euros d’aides directes et 91 milliards sous forme de prêts). L’Espagne se verrait offrir, elle, 140 milliards (77 milliards d’aides directes et 63 milliards sous forme de prêts). Le projet de la Commission sera à l’ordre du jour du prochain sommet européen, les 18 et 19 juin.

Fracture nord/sud. Avant même sa présentation, ce plan a souligné les lignes de fracture toujours vivaces entre les Etats membres sur les outils à utiliser pour venir en aide aux pays et aux secteurs les plus éprouvés par la crise. D’un côté, la France et l’Allemagne qui ont proposé le 18 mai la création d’un fond de relance doté de 500 milliards d’euros levés par la Commission, qui accorderait des aides budgétaires aux régions et aux Etats de l’Union les plus touchés par la crise du coronavirus.

Ces sommes seraient empruntées sur les marchés par la Commission à des taux plus avantageux que ce qu’obtiendraient des Etats aux finances publiques en difficulté comme l’Italie par exemple ou la France. De l’autre, les Etats dits « frugaux », comme l’Autriche, les Pays-Bas, le Danemark et la Suède, réticents à l’idée de simples transferts budgétaires vers des Etats membres, préfèrent l’option de prêts (remboursables) aux Etats les plus touchés.

(Avec Reuters)