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Noël Le Graët, président de la FFF, ici à Istra en Russie, le 14 juin 2018. © Franck Fife, AFP (Archives)

Football : la FFF rejette le projet d'une Ligue 2 à 22 clubs

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Pas de changement de ton du côté de la "Fédé". Fidèle aux principes de son président Noël Le Graët, la Fédération française de football (FFF) a rejeté, mercredi 27 mai, l'élargissement de la Ligue 2 à 22 équipes, désavouant ainsi les clubs professionnels, et reléguant Le Mans et Orléans en National 1.

Partisan assumé du maintien de promotions et de relégations à tous les étages du football, amateur comme professionnel, Le Graët a convaincu le comité exécutif de la FFF d'aller à l'encontre de cette réforme, votée une semaine plus tôt à une courte majorité (57 % des voix) par l'assemblée générale de la Ligue de football professionnel (LFP).

Même si cette assemblée regroupe l'ensemble des clubs professionnels français, ainsi que des représentants de toutes les familles du football, c'est bien le "Comex" de la FFF, constitué d'une petite quinzaine de dirigeants de clubs, ligues régionales et districts sous l'égide du patron de la Fédération, qui possède l'ultime pouvoir décisionnaire.

Il est en effet autorisé, selon ses règlements généraux ainsi que la convention liant la Ligue à la Fédération, à se saisir "de toutes décisions sauf en matière disciplinaire", "pour éventuellement les réformer, dès lors qu'il les jugerait contraires à l'intérêt supérieur du football ou aux statuts et règlements". Et ce, quand bien même cette même convention autorise une L2 avec jusqu'à "vingt-deux clubs au plus".           

"Injuste et cruel" pour Le Mans et Orléans

"Les deux descentes réglementaires prévues pour la saison 2019-2020 sont maintenues et le championnat de Ligue 2 restera à 20 clubs pour la saison 2020-2021", martèle ainsi la FFF dans un communiqué sans appel.

Ce pouvoir "d'évocation" risque de signer la fin des espoirs du Mans et d'Orléans, respectivement 19e et 20e de deuxième division lors de l'arrêt anticipé du championnat pour cause de pandémie et qui apparaissaient comme les grands gagnants de la réforme initialement approuvée par les clubs. Pau et Dunkerque, en tête de National 1, sont, pour leur part, bel et bien promus en Ligue 2.

Dans un communiqué commun, les clubs manceau et orléanais ont annoncé prendre acte de ce rejet, se disant "déçus" d'une "décision injuste et cruelle".

Si l'élargissement à 22 équipes avait été validé, ces deux équipes auraient fait figure d'exception dans le foot français, en étant les seuls relégables de leur division à ne pas connaître de descente à l'échelon inférieur dans l'Hexagone.

Boîte de Pandore

Et cela n'avait pas échappé à d'autres déçus des modalités de l'arrêt des championnats, comme Toulouse ou Lyon en L1.

Le président toulousain, Olivier Sadran, avait ainsi soulevé l'existence de "deux règles différentes", dans des propos rapportés par le quotidien L'Équipe. Et son homologue lyonnais, Jean-Michel Aulas, a soulevé "un problème d'équité" donnant "beaucoup d'arguments" en faveur des recours juridiques déposés par l'OL. De nombreux clubs amateurs ont d'ailleurs également déposé des recours pour contester leurs relégations.

La FFF, par sa décision, semble réduire la marge de manœuvre juridique de ces clubs mécontents. Mais elle sonne peut-être le coup d'envoi d'autres procédures, si Le Mans ou Orléans venaient à contester en justice leur relégation.

"Nous allons maintenant nous réunir avec nos conseils pour envisager les suites à donner face à cette décision", ont fait valoir les deux clubs.

En revanche, la question des barrages éventuels entre la L2 et le National 1, réclamés par le club de Boulogne-sur-Mer, 3e de troisième division, n'a pas été mentionnée par la FFF. La Ligue (LFP) non plus n'a pas statué à ce sujet, même si les play-offs et les barrages entre Ligue 1 et Ligue 2 ont, eux, été annulés. Ce qui annonce peut-être encore d'autres recours.

Avec AFP