La commission européenne propose un plan de relance de 750 milliards d'euros
by Pascal BustamanteA la suite de la crise sanitaire du nouveau coronavirus COVID-19, l'Europe, comme le reste du monde, fait face à une récession aux dimensions historiques. Pour y répondre, l'Union Européenne se met en ordre de marche. La présidente de la commission européenne vient de présenter le plan de relance sensé soutenir les pays et les secteurs les plus touchés par la crise. Une enveloppe de 750 milliards d'euros.
Proposition franco-allemande
Le plan de relance de la présidente de la commission européenne fait suite à l'initiative portée par Emmanuel Macron et Angela Merkel plus tôt ce mois-ci. Les partenaires de la locomotive franco-allemande ont lancé au travers d'un accord ambitieux, l'idée d'un fonds de relance de 500 milliards d'euros.
Un mix prêts et subventions
Le fonds de relance européen émettra donc un prêt à grande échelle. 500 milliards seront consacrés à des dotations et 250 milliards à des prêts. Les pays les plus endettés bénéficieront ainsi du crédit des pays les plus riches et les plus orthodoxes budgétairement. Un mélange destiné à tenter d'acquérir l'approbation des pays les plus réticents à desserrer les cordons de la bourse. Le plan s'adossera au futur budget européen 2021-2027. Un budget revu à la hausse pour atteindre les 1.100 milliards d'euros. Avec ces deux outils qui se conjugueront au lpan d'urgence de 540 milliards adopté en avril comme première réponse à la crise, la commission se dote d'un volant de pas moins de 2.400 milliards pour impulser la relance de l'Europe.
Les bénéficiaires
L'Italie et l'Espagne, pays les plus rudement touchés par le COVID-19 se verraient attribuer des parts conséquentes du gâteau européen. Des sources européennes avancent les chiffres suivants; l'Italie se verrait attribuer quelques 172 milliards et l'Espagne 140 milliards. La France, quant à elle ne serait aidée qu'à hauteur de 38 milliards. Une manière de faire jouer un mécanisme de solidarité entre les pays d'Europe, pas tous sur la même ligne en terme de prospérité économique.
Les difficultés
L'une des difficultés les plus importantes que ce plan de relance va devoir rencontrer est la nécessité de l'unanimité européenne. Plusieurs pays ont déjà annoncé leur préférence pour un plan qui ne soit constitué que de prêts conditionnés afin que les pays bénéficiaires s'engagent à l'orthodoxie budgétaire et à des réformes permettant cette dernière. Les pays en question se posent en défenseurs d'une forme nordique de l'aide. Il s'agit des Pays-Bas, de la Suède, du Danemark et de l'Autriche. Des pays surnommés "frugaux" depuis que la réaction à la récession attendue se dessine en Europe.
Ursula Von der Leyen tente de galvaniser les Etats Membres avant de tenter de convaincre le Parlement européen. Elle place la crise que l'Europe traverse et le plan qu'elle défend au niveau de l'histoire:
C'est l'heure de l'Europe! Abandonnons nos vieux préjugés, redécouvrons la force de l'idée magnifique d'une Europe unie. La crise est extraordinaire, mais l'opportunité qui se présente à nous l'est aussi! Avec ce plan nous pouvons construire la base d'une Union climatiquement neutre, numérique et résiliente.